© Capture d'écran youtube.com

Syrie : des rebelles exhibent leurs lance-missiles américains (vidéo)

Des armes lourdes américaines ont été fournies aux rebelles syriens. Les États-Unis refusent tout commentaire alors que Moscou proteste.

Des vidéos publiées sur YouTube au début du mois d’avril mettent en scène des combattants rebelles syriens utilisant des lance-missiles. Il s’agit de systèmes antichars américains BGM-71 TOW. Guidés par un câble, les missiles ont une portée de 3 750 mètres et peuvent pénétrer des blindages lourds.

Les images sont problématiques pour le gouvernement américain qui avait toujours déclaré ne pas fournir d’armes lourdes aux rebelles syriens. Ces armes sont utilisées par une quarantaine de pays, mais c’est la première fois qu’elles sont vues entre les mains des rebelles syriens. Récemment, les États-Unis en ont vendu à la Turquie et le Pentagone a autorisé la vente de 15 000 lance-missiles BGM-71 TOW à l’Arabie Saoudite en décembre.

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Entre dix et vingt lance-missiles antichars seraient entre les mains du mouvement Hazm, un petit groupe de rebelles modérés. « Des combattants modérés et bien organisés appartenant au mouvement Hazm ont reçu pour la première fois plus de 20 TOW d’une source occidentale », a déclaré un officier rebelle à l’AFP. « On nous en a promis plus, s’ils sont utilisés à bon escient », a-t-il précisé.

Washington : no comment

Barack Obama s’était engagé à soutenir les groupes rebelles modérés cette année. « Y compris par la fourniture d’une assistance aux membres contrôlés de l’opposition armée modérée », a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité national américain.

Les États-Unis sont pourtant réticents à fournir des armes lourdes aux rebelles. Les raisons ? Le dialogue a repris depuis peu avec l’Iran, qui soutient le président syrien Bachar el-Assad. Il ne s’agirait donc pas de froisser le gouvernement iranien. Et puis, les États-Unis ont toujours peur que les armes fournies aux rebelles ne tombent entre les mains d’extrémistes.

L’Arabie Saoudite soupçonnée

Même s’il est difficile d’identifier clairement le fournisseur des armes, les regards se tournent vers l’Arabie Saoudite. Les Saoudiens achètent régulièrement des armes américaines et aimeraient d’ailleurs voir les États-Unis soutenir davantage les rebelles syriens.

Les lois américaines précisent cependant que tout transfert d’armes doit être approuvé par les États-Unis. Le gouvernement Obama aurait donc dû être mis au courant si l’Arabie Saoudite avait fourni des armes aux rebelles.

La Russie proteste

Moscou, qui fournit des armes à Bachar el-Assad, a vivement réagi à l’évolution militaire en Syrie. « Si l’administration américaine a autorisé le transfert de ces systèmes antichars aux groupes de l’opposition syrienne, alors cela va à l’encontre de ses déclarations selon lesquelles elle soutient un règlement politique et une désescalade du conflit en Syrie », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. De l’Ukraine à la Syrie, la partie d’échecs se poursuit.

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