Premières frappes russes en Syrie : « il faut prendre les terroristes de vitesse » (Poutine)
Le président Vladimir Poutine a justifié mercredi les frappes aériennes russes en Syrie, affirmant qu’il fallait prendre de vitesse les jihadistes en les frappant sur les territoires déjà sous leur contrôle avant « qu’ils arrivent chez nous ». Le maître du Kremlin a par ailleurs appelé le président syrien Bachar al-Assad à être prêt au compromis avec l’opposition syrienne tolérée par le régime.
« Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international — en Syrie comme sur les territoires voisins — (…) est de prendre de vitesse, de lutter et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu’ils contrôlent et de ne pas attendre qu’il arrivent chez nous », a déclaré M. Poutine, dans des propos retransmis à la télévision russe. « Tout le monde sait que le soi-disant État islamique considère depuis longtemps la Russie comme son ennemi », a-t-il ajouté.
Des bombardements dans trois provinces
L’aviation russe, en coopération avec l’armée syrienne, a mené mercredi ses premiers bombardements contre « des positions terroristes » situées dans trois provinces de Syrie, a affirmé une source de sécurité syrienne.
« Les avions russes et syriens ont mené aujourd’hui plusieurs raids contre des positions terroristes à Hama, Homs et Lattaquié », dans le nord-ouest et le centre du pays, a précisé cette source.
M. Poutine a en outre confirmé que le dispositif militaire russe en Syrie ne concernait que des frappes aériennes en soutien aux forces gouvernementales syriennes, excluant ainsi – tout du moins pour l’heure – l’engagement de troupes au sol.
« Tous nos partenaires ont été informés des plans et des actions de la Russie en Syrie », a poursuivi le président russe, appelant « tous les pays intéressés par la lutte contre le terrorisme » à s’associer avec le centre de coordination mis sur pied à Bagdad par la Syrie, l’Iran, l’Irak et la Russie.
Selon Vladimir Poutine, l’implication russe en Syrie est conforme au droit international puisqu’elle s’appuie sur une demande officielle d’aide de la présidence syrienne, qui a confirmé mercredi avoir envoyé une lettre au président russe en ce sens, l’autre option étant une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Nos partenaires agissant en Syrie n’ont ni l’un, ni l’autre (l’accord du gouvernement ou un mandat de l’Onu, ndlr) », a-t-il ajouté.
« Le conflit en Syrie a des racines profondes, son origine vient de plusieurs facteurs (…) qui ont été aggravés par l’ingérence sans gêne de l’étranger dans les affaires de la région », a poursuivi le président russe, dans une claire allusion au soutien des États-Unis aux rebelles anti-Assad.
M. Poutine, soutien indéfectible de Bachar al-Assad, a néanmoins dit espérer que le président syrien était prêt « au compromis ». « Le règlement définitif et durable du conflit en Syrie n’est possible que sur la base d’une réforme politique et d’un dialogue avec les forces saines du pays », a-t-il déclaré.
« Je sais que le président Assad le comprend et est prêt à un tel processus », a ajouté le président russe.
Avec AFP et Belga