Les pratiques scandaleuses des télévangélistes américains (vidéo)
En zappant sur les chaînes de télévision américaines, il n’est pas rare de tomber sur des pasteurs qui prétendent être en contact direct avec Dieu. Ceux-ci n’hésitent jamais à demander de l’argent à leurs disciples. Pas pour eux, non, mais sur ordre divin. Et certains poussent le vice jusqu’à demander 65 millions de dollars à leurs ouailles pour un jet privé. Un jet demandé par Dieu, ça va de soi.
L’humoriste John Oliver, un ancien correspondant du Daily Show de Jon Stewart, possède sa propre émission sur HBO, Last Week Tonight. Chaque semaine, il s’en prend à un aspect de la société américaine. Cette semaine, il dénonce les pratiques de certains télévangélistes.
Ces télévangélistes font partie d’une tendance appelée la théologie de la prospérité. Le succès et la prospérité viennent de la grâce de Dieu. Donnez de l’argent à l’Église qui profite de la grâce et, transformé en graines, cet argent rapportera des fruits au centuple.
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Scandales sexuels
Ces dernières décennies, les télévangélistes ont provoqué une série de scandales. Ainsi, il s’est avéré que certains entretiennent des relations extraconjugales alors qu’ils prêchent la fidélité. D’autres sont gay alors qu’ils prétendent à la télévision que l’homosexualité est un pêché, etc. Cependant, tout cela n’est rien comparé aux exemples dénoncés par Oliver.
Ainsi, il cite un prédicateur du nom très approprié de Creflo Dollar. En mars, Creflo a prétendu que Dieu lui avait confié qu’il avait droit à un jet privé de 65 millions de dollars (58,5 millions d’euros) et que ses disciples paieraient cette somme.
Cependant, Dollar n’est pas le seul télévangéliste à recevoir un avion de Dieu. Mike Murdock, un autre télévangéliste, s’est vanté devant sa congrégation d’avoir d’abord payé un jet en liquide avant de s’acheter un autre, encore plus cher.
Un autre prédicateur, Kenneth Copeland, qui forme un duo avec son épouse aussi véreuse que lui, Gloria, surnomme son jet « une machine à prêcher ». Il a prétendu à ses disciples qu’il avait besoin de cette machine à prêcher pour faire son travail. Entre-temps, on a découvert que l’avion servait également à emmener Copeland aux sports d’hiver et à la chasse, notamment en Inde.
Un presbytère de 6,3 millions de dollars
En plus, ce luxe est exempt d’impôts puisqu’aux États-Unis, les religions ne sont pas imposables. Ces pratiques se font aux dépens de personnes crédules et démunies qui attendent en vain que leurs dons leur rapportent le centuple de ce qu’elles ont investi. Les Copeland vivent dans une maison de 6,3 millions de dollars, sur laquelle ils ne paient pas d’impôts non plus puisqu’elle est inscrite comme presbytère. En 2004, Bonnie Parker est décédée d’un cancer après avoir arrêté sa thérapie sur les conseils de Copeland. « Elle commettait un pêché en allant chez le médecin » raconte sa fille dans l’émission d’Oliver, sur base de journaux intimes laissés par sa mère. « Quand on consulte un médecin, on ne croit pas assez en Dieu ». Au lieu de suivre sa thérapie , Parker écrivait sur un petit papier : « Dieu, guérissez-moi, Dieu, guérissez-moi, Dieu, guérissez-moi « . La malheureuse a offert l’argent destiné à payer son traitement aux Copeland. Mike Murdock, l’homme qui se vantait de ses deux avions, avait un autre groupe cible: les gens endettés. Il suggérait une « solution » à ceux qui avaient du mal à payer les dettes de leur carte de crédit. S’ils lui offraient 1 000 dollars, ces « graines » finiraient par éponger leurs dettes.
Pour vérifier le fonctionnement de ces pratiques, il y a sept mois, Oliver a entamé une correspondance avec le télévangéliste Robert Tilton. En janvier, l’humoriste lui a envoyé 20 dollars. Deux semaines plus tard, le prédicateur lui a répondu : « Je crois que Dieu nous a réunis de manière surnaturelle ». Après quelque temps, Oliver a reçu un dollar qu’il devait renvoyer additionné de la somme de 37 dollars.
Ensuite, Tilton a envoyé du pétrole à Oliver, qu’il devait verser sur une lettre et renvoyer avec de l’argent. La fois suivante, il recevait un morceau de tissu qu’il devait, à nouveau, renvoyer avec de l’argent. Ou Tilton lui envoyait 1 dollar qu’il devait laisser une nuit dans sa bible et qu’il devait renvoyer le lendemain additionné de 49 autres dollars. Etc, etc.
Après sept mois, Oliver avait reçu 26 lettres (« près d’une par semaine ») et offert 319 dollars au prédicateur, environ 290 euros. « C’est à mourir de rire » raconte Oliver « jusqu’à ce qu’on réalise que ces lettres sont envoyées à des personnes qui ne peuvent se permettre ce qu’on leur demande ».
Selon Oliver, l’année passée l’administration fiscale américaine n’a contrôlé qu’une église alors que les États-Unis comptent pas moins de 350 000 congrégations reconnues.
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