« La Pologne pure, la Pologne blanche »: l’inquiétante marche nationaliste et xénophobe polonaise
Plus de 60 000 manifestants ont répondu à l’appel de l’extrême droite polonaise, samedi, jour de la Fête de l’Indépendance.
Plus de 60 000 sympathisants nationalistes se sont rassemblés samedi dans les rues de Varsovie, à l’appel de l’extrême droite, lors des festivités organisées pour commémorer le 99e anniversaire de l’indépendance du pays.
La manifestation, organisée dans un rejet clair de l’islam et de l’Europe, répondait au mot d’ordre « Nous voulons Dieu », une expression en référence à une chanson catholique. Une référence à laquelle Donald Trump avait fait allusion en juillet dernier, lors d’une visite officielle, où il avait d’ailleurs félicité la Pologne pour sa défense de « la civilisation occidentale ». « Pas de Pologne islamiste, pas de Pologne laïque, mais une Pologne catholique » pouvait-on entendre dans la manifestation.
Rafal Pankowski, le président de « Plus Jamais », une organisation anti-extrémiste, avait toutefois prévenu que sous le slogan « Nous voulons Dieu » se cachaient des revendications qui ne sont pas du tout inspirées de croyances religieuses. « Ils utilisent la chrétienté pour définir leur identité, ce qui veut dire aujourd’hui être essentiellement contre l’islam », peut-on lire dans un article d’i24news.
Samedi, les slogans des manifestants se faisaient plus violents les uns que les autres, et appelaient à la xénophobie, telle que « La Pologne pure, la Pologne blanche ». Les sympathisants d’extrême droite ont martelé pendant toute la journée que « la culture chrétienne était supérieure à la culture islamique. »
Organisée depuis 2009 par des groupes radicaux, dont les racines remontent à des formations antisémites d’avant-guerre, la manifestation nationaliste est le plus grand évènement fasciste d’Europe, et rassemble chaque année des groupes extrémistes venus de plusieurs horizons du Continent, dont la Suède, la Slovaquie ou encore la Hongrie.
Le gouvernement reste silencieux
Plusieurs manifestations antifascistes se sont déroulées en même temps de l’autre côté de la capitale polonaise, pour dénoncer le virage autoritaire que prenait le gouvernement. Ce dernier n’a d’ailleurs pas condamné la manifestation d’extrême droite. Le Président polonais a rappelé que « l’important était l’attachement à notre patrie et à notre peuple « et que « cela devrait nous placer au-dessus de nos divergences idéologiques et de nos opinions politiques », mais sans condamner les propos et les slogans tenus au cours de la démonstration de force des sympathisants nationalistes. Le gouvernement a toutefois interdit la présence publique du leader américain du mouvement suprémaciste blanc, Richard Spencer, parce que l’homme ne « doit pas apparaître publiquement ».
Lors des éditions précédentes, plusieurs échauffourées avaient éclaté entre les manifestations et les forces de l’ordre en marge de la marche annuelle.
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