La Belgique renforcera sa présence au Mali et prendra la tête de l’EUTM
La Belgique va renforcer sa présence au Mali en la doublant pratiquement et prendre la tête de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM-Mali) menée sous l’égide de l’Union européenne, relevant l’Allemagne.
Une nonantaine de militaires belges sont déployés au Mali depuis mi-mai 2014 dans le cadre de l’EUTM et ce nombre devrait être porté à 175 à partir du mois de juillet, a précisé le ministère de la Défense.
Selon la décision prise par le conseil des ministres sur proposition du ministre de la Défense, Steven Vandeput, la Belgique prolongera telle quelle sa participation actuelle axée sur la protection (« Force Protection », en jargon) des instructeurs européens, avec une nonantaine de militaires, à partir de mai 2016 pour une durée d’un an.
L’armée belge reprendra aussi le commandement d’EUTM Mali pour un an à partir du 1er juillet en fournissant environ trente postes supplémentaires, essentiellement « des fonctions d’état-major et d’encadrement de l’instruction ».
Parallèlement, la Défense engagera environ 55 militaires au sein d’un « Mobile Advisory and Training Team ». Ces militaires fourniront des conseils et des formations aux Forces armées maliennes (FAMa) dans leurs cantonnements, a-t-on ajouté de même source.
Il s’agira de la poursuite de la formation dispensée à ce jour à sept bataillons des FAMa – mais un huitième est en cours – à l’académie militaire de Koulikouro, à une soixantaine de kilomètres de Bamako, la capitale malienne.
Engagement accru
Cet engagement accru de la Belgique répond notamment à la demande d’assistance formulée par la France à ses partenaires européens après les attentats de Paris, en invoquant l’article 42.7 du Traité de Lisbonne sur la solidarité européenne en cas d’agression.
Les coûts pour l’année budgétaire 2016 pour la continuation de la participation belge sont estimés à 9,267 millions d’euros en net (11,841 millions en brut).
L’EUTM-Mali, lancée en février 2013 dans la foulée de l’opération française Serval visant à neutraliser les groupes islamistes armés présents dans le nord du pays, a été prolongée le 18 janvier dernier de 24 mois, jusqu’à la mi-mai 2018.
Mission multidimensionnelle
Le gouvernement belge, qui s’était engagé dès la fin de l’an dernier à accroître sa présence militaire au Sahel, a renoncé à y déployer un « groupement tactique interarmes d’environ 300 militaires », comme envisagé un moment.
Mais les Nations unies, qui dirigent au Mali une Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du pays (Minusma), n’étaient pas demandeuses de ce genre de capacités, a expliqué M. Vandeput jeudi soir à l’agence Belga en marge de la réunion des ministres européens à Amsterdam.