L’Utah déclare la pornographie « crise de santé publique »
L’Utah, Etat conservateur à la forte population de Mormons, est devenu mardi le premier des Etats-Unis à qualifier la pornographie de crise de santé publique, dans une résolution adoptée sous l’impulsion du parti local républicain au pouvoir.
« La pornographie représente une crise de santé publique. C’est un problème endémique qui prospère à la faveur du secret et du silence », a expliqué à l’AFP le gouverneur républicain de cet Etat de l’ouest des Etats-Unis, Gary R. Herbert.
« Ce texte va permettre d’en discuter ouvertement et de braquer les projecteurs sur les dangers bien réels que représente » la pornographie, a-t-il ajouté, sans toutefois l’interdire.
La résolution approuvée en mars et entrée en vigueur mardi appelle à renforcer « l’éducation, la prévention, la recherche et l’adaptation des normes dans la société afin faire face à l’épidémie de pornographie qui met en danger les citoyens de l’Utah ainsi que ceux de la nation ».
« Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une déclaration audacieuse et que certains ne seront pas d’accord. Nous sommes là pour dire que c’est, en fait, la pure vérité », a lancé le gouverneur Gary R. Herbert lors de la signature du texte à Salt Lake City, capitale de l’Utah, un Etat dont la majorité de la population se réclame de l’Eglise mormone.
« Nos citoyens savent que voir de la pornographie comporte de véritables risques », a-t-il poursuivi, avant de s’adresser plus particulièrement aux jeunes pour qu’ils « sachent qu’il existe des dommages psychologiques et physiologiques particuliers entraînés par l’addiction à la pornographie ».
Il ne s’agit ni de « dépenser de l’argent ni d’interdire quoi que ce soit » de la part de l’Etat, mais simplement d’appeler la société à en prendre conscience et à agir, a souligné Todd Weiler, un sénateur républicain qui avait défendu le projet de loi et présent lors de la cérémonie de ratification.
Le gouverneur a également promulgué mardi une loi obligeant les informaticiens à dénoncer à la police toute découverte de pornographie infantiles sur des ordinateurs, sous peine de sanctions.
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