Islande: élections anticipées fin octobre
Le gouvernement islandais a annoncé jeudi des élections législatives anticipées le 29 octobre, provoquées par le scandale des paradis fiscaux provoqué par les « Panama Papers ».
En révélant que des centaines d’Islandais, dont le Premier ministre, avaient eu des intérêts dans ces paradis fiscaux, cette enquête journalistique avait ébranlé le système politique de l’île.
Lors de manifestations d’une ampleur historique à Reykjavik, les Islandais avaient réclamé un nouveau scrutin pour chasser du pouvoir l’exécutif de centre-droit. Le Premier ministre avait démissionné, mais le gouvernement s’était maintenu au pouvoir, à peine remanié.
Jeudi, le Premier ministre Sigurdur Ingi Johannsson a invité les dirigeants des partis représentés au Parlement pour leur indiquer la date choisie, située six mois avant le terme prévu de la législature.
« Nous avons l’intention d’organiser des élections le 29 octobre. Sachant comment ont progressé les choses au Parlement au printemps et en été, nous prévoyons que cela continuera », a-t-il déclaré à la télévision publique RUV, se disant optimiste sur la possibilité de terminer le travail que voulait mener à bien son gouvernement.
Si l’élection d’octobre promet de bouleverser le paysage politique islandais, son issue paraît très incertaine. Vainqueur en 2013, le Parti du progrès (centre-droit) de M. Johannsson devrait être sanctionné. Mais les sondages d’opinion montrent que l’électorat de droite reste fidèle à son partenaire conservateur au sein de la coalition gouvernementale, le Parti de l’indépendance.
Du côté de l’opposition, la grande inconnue sera le score du Parti pirate, jeune formation qui milite pour une réforme en profondeur des institutions, la transparence de la vie publique et la lutte contre la corruption.
Ce parti avait contre toute attente viré en tête des sondages au printemps 2015, jusqu’à atteindre un sommet à plus de 40% des intentions de vote lors de la crise politique d’avril. Redescendu entre 25 et 30% depuis mai, il reste flou sur son intention de gouverner ou non en cas de percée électorale.