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Front uni des « pays moyens » sur l’élargissement avant le sommet UE-Balkans

Le Vif

Les ministres des Affaires étrangères des pays du groupe de Visegrad et du « B4 », les quatre pays balkaniques membres de l’UE, ont affiché vendredi un front uni favorable à l’élargissement, à six jours d’un sommet UE-Balkans consacré notamment à cette question à Sofia.

« Ici nous sommes tous amis de l’élargissement », a résumé la ministre croate Maria Pejcinovic Buric, lors d’une réunion organisée à Sounion, près d’Athènes.

Cette rencontre est la deuxième des ministres du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie) et des « B4 » (Grèce, Bulgarie, Roumanie et Croatie).

De nouveau, les ministres des pays balkaniques souhaitant intégrer l’UE( Albanie, Serbie, Macédoine, Kosovo, Montenegro et Bosnie-Herzégovine) étaient invités.

D’accord sur le fond avec cet élargissement, les participants ont exprimé des divergences sur le timing.

La ministre bulgare Ekatarina Zaharieva a ainsi jugé « réaliste » l’horizon de 2025 évoqué en novembre par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour l’adhésion effective des plus avancés, la Serbie et le Monténégro.

Mais son homologue hongrois Peter Szijjarto, a plaidé pour que « l’élargissement soit accéléré ». Sinon « nous finirons par avoir de très sérieux problèmes de sécurité », a-t-il assuré, car « tous les gros joueurs ont une stratégie pour (cette région), sauf l’UE! ».

Le ministre polonais Jacek Czaputowicz a également souligné la « dimension stratégique » de l’élargissement.

En avril, la Commission européenne a proposé d’ouvrir les négociations avec l’Albanie et la Macédoine, malgré la réticence de pays comme la France ou l’Autriche.

La réunion de vendredi est également apparue comme celle des « pays de taille moyenne » de l’est de l’Europe, comme l’a souligné Mme Pejcinovic Buric, face aux principaux décideurs de l’UE.

Le ministre grec Nikos Kotsias, hôte de la réunion, a dénoncé « ceux qui veulent une Europe à plusieurs vitesses favorable aux puissants ». « Il ne peut y avoir de petits pays soumis aux plus gros » a-t-il dit.

Les ministres polonais et hongrois se sont particulièrement plaints du traitement réservé à certaines décisions de leurs gouvernement très conservateurs. M. Szijjarto a considéré que Hongrie et Pologne sont « régulièrement torturés » pour leurs choix « par les pays grands et forts qui n’ont aucune idée des réalités ».

Pour la presse grecque présente, la vedette de cette réunion était le Macédonien Nikola Dimitrov, alors que Athènes et Skopje tentent depuis plusieurs mois d’arriver à un compromis sur le nom du petit Etat ex-yougoslave. La Grèce s’oppose à toute adhésion de ce voisin à l’UE et à l’OTAN tant qu’il porte un nom qui est aussi celui de sa province septentrionale.

MM Dimitrov et M. Kotzias, qui doivent se retrouver samedi avec l’émissaire de l’ONU sur la question Matthew Nimetz, ont multiplié les signes de bonne entente.

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