Entre Trump et Poutine, c’est presque de l’amour
Apparemment flatté et séduit par ce qu’a dit de lui Vladimir Poutine, le favori à la primaire républicaine aux Etats-Unis, Donald Trump, a déclaré sa flamme vendredi au président russe, un « dirigeant puissant ».
« Il est un dirigeant fort, il est un dirigeant puissant. Il a représenté son pays », a lancé le milliardaire américain dans l’émission Morning Joe sur la chaîne MSNBC. « Ces dernières années, ils (les Russes) l’ont respecté en tant que dirigeant.
Je crois qu’il est dans les 80% (de popularité) quand on voit que (le président Barack) Obama est dans les 30%-40% », a assuré le républicain qui ambitionne de succéder au président démocrate à la Maison Blanche en janvier 2017. M. Trump répondait à l’admiration que lui avait exprimée jeudi le président Poutine. Celui qui fait la course en tête en vue des primaires républicaines en 2016 est un « homme brillant et plein de talent », le « favori incontesté de la course présidentielle », selon le président russe cité par les agences de son pays, après sa conférence de presse annuelle à Moscou.
Mais alors que le présentateur de MSNBC faisait remarquer à M. Trump que M. Poutine est « une personne qui tue des journalistes, des opposants politiques et qui envahit des pays », l’Américain a rétorqué: « Il conduit son pays, au moins c’est un dirigeant, contrairement à ce que nous avons dans notre pays ». Et puis « je crois que notre pays commet aussi plein de tueries », s’est encore justifié M. Trump. Toutefois, a insisté le présentateur Joe Scarborough, un ancien élu républicain de Floride, « vous condamnez évidemment Vladimir Poutine qui tue des journalistes et des opposants politiques ? » « Oh bien sûr, absolument », s’est borné à répondre Donald Trump.
Agé de 69 ans, il est en tête des sondages d’intentions de votes des électeurs républicains, crédité de 38% selon une étude du Washington Post/ABC parue mardi, grâce à un populisme assumé anti-immigrés et antimusulmans et la multiplication de déclarations provocatrices. En octobre, M. Trump avait affirmé qu’il pourrait « probablement très bien s’entendre avec Vladimir Poutine ». Jeudi, lors de sa conférence de presse, M. Poutine a « salué » la volonté prêtée à M. Trump de développer « des relations plus étroites, plus profondes avec la Russie ».