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Enterrement de nuit et sous surveillance policière pour Saïd Kouachi

Un des deux djihadistes français auteurs de l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo, Saïd Kouachi, a été inhumé, de nuit, vendredi dans la ville de Reims où il résidait, a annoncé samedi la mairie qui s’y était opposée.

L’enterrement a eu lieu en présence de quelques membres de la famille et sous surveillance policière. L’aîné des frères Kouachi a été inhumé dans une tombe anonyme et le nom du cimetière n’a pas été divulgué, selon une source présente, afin de ne pas transformer le lieu en site de pèlerinage. L’épouse de Said Kourachi n’a pas assisté à la cérémonie pour préserver le secret des funérailles. Selon son avocat Me Antoine Flasaquier, « elle est maintenant soulagée que son mari ait pu être enterré discrètement et dignement », a-t-il indiqué. Toujours par souci de discrétion, les pompes funèbres n’ont pas non plus utilisé de pelleteuse, prolongeant les obsèques une partie de la nuit.

Le maire de Reims, Arnaud Robinet, s’était opposé à cette inhumation en invoquant le risque de troubles à l’ordre public, mais la loi l’y a obligé puisque Said Kourachi, auteur avec son frère Chérif de l’attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts le 7 janvier, résidait dans sa ville depuis deux ans.

M. Robinet craignait « une sépulture qui serve de lieu de recueillement ou de pèlerinage pour des fanatiques, ou de défouloir à des haines multiples », a-t-il expliqué à l’AFP.

Chérif Kouachi devrait être enterré en banlieue de Paris, dans la commune de Gennevilliers, où il résidait avec son épouse. Cette dernière avait demandé que son beau-frère, Saïd, y soit également inhumé.

Quant au troisième djihadiste, Amédy Coulibaly, responsable de la mort d’une policière puis de la prise d’otages qui a fait quatre morts dans une supérette casher le 9 janvier, une partie de sa famille a indiqué à l’AFP n’avoir pas encore pris de décision.

Ces proches de Coulibaly résident en banlieue parisienne, à Grigny, où la mairie se montre elle aussi embarrassée mais assure n’avoir pas reçu de demande jusqu’ici. De même dans une autre localité où habitait le djihadiste, Fontenay-aux-Roses, où les autorités précisent simplement que le cimetière ne dispose pas de carré musulman. Une autre possibilité serait d’organiser des funérailles au Mali, d’où est originaire la famille de Coulibaly.

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