Les forces irakiennes luttant contre l'Etat Islamique à Ramadi. © REUTERS

Des Belges sur une liste de recrues de l’EI « probablement authentique »

Berlin et Londres étudient des documents révélant les noms de milliers de recrues du groupe Etat islamique (EI), une mine d’informations considérées comme « probablement authentiques » par la police allemande même si certains experts appellent à la prudence. Trois Belges font partie de la liste, selon le journal De Tijd.

Mercredi soir, la chaîne d’information britannique Sky News avait annoncé avoir consulté ces documents contenant le nom de 22.000 candidats étrangers au djihad. Sky News dit les avoir obtenus auprès d’un ex-membre de l’EI se faisant appeler « Abu Hamed » qui les aurait volés au chef de la police interne de l’organisation avant de faire défection.

Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et le site d’information proche de l’opposition syrienne Zaman al-Wasl ont affirmé être eux aussi en possession de ces documents. Selon Zaman al-Wasl, il y aurait toutefois beaucoup de répétitions et au final, on arriverait à 1.700 noms.

Trois Belges

Les documents en question, des formulaires remplis par des ressortissants de 55 pays, contiennent notamment leurs noms, adresses ou numéros de téléphone.

Certains contiendraient des informations sur des djihadistes jusqu’à présent non identifiés qui se trouvent en Europe occidentale, aux Etats-Unis, au Canada, au Maghreb et au Moyen-Orient, selon Sky News.

D’après Zaman al-Wasl, trois Belges figurent sur la liste, rapporte De Tijd.

Le premier porte le pseudonyme d’Abu Hamza al Belgiki. Né en 1988 et habitant à Verviers, il serait arrivé en Syrie le 11 juin 2014 depuis la ville frontière de Tal Abiyad, entre la Turquie et la Syrie. Il serait passé plusieurs fois par la case prison pour des vols et l’agression d’un policier.

Le deuxième est né en 1991, vient également de Verviers et a emprunté le même chemin pour rallier la Syrie. Il est mentionné sous le nom d’Abu Saif al Belgiki et son but était d’être « combattant » pour l’Etat islamique. Avant de rejoindre la Syrie, il était journalier, cuisinier ou encore boulanger. Sur sa fiche, il est également stipulé qu’il est retourné en Belgique sans avoir repris ses papiers d’identité.

Enfin, le troisième vient de Liège et se nomme Abu Nour al Jazeri. Ce dernier a des origines algériennes et à l’inverse des deux autres, il ne souhaitait pas combattre, mais participer à des opérations en tant que « martyr ». Il est arrivé en février 2014, abandonnant ses études en Belgique.

« Ressources inestimables »

L’ancien patron du contre-terrorisme au sein du renseignement extérieur britannique, Richard Barrett, a d’ores et déjà qualifié ces données de « ressource inestimable pour les analystes ». « Cela montre combien l’EI est vulnérable aux siens qui se retournent contre lui. »

A contrario, d’autres experts soulignent des incohérences, notamment dans le langage ou les logos utilisés. Le nom arabe de « l’Etat islamique d’Irak et de Syrie », un ancien nom de l’EI, est ainsi écrit de deux différentes manières et le dossier sur les morts utilise le terme « date du décès » au lieu de la phraséologie djihadiste de « martyr ».

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