Crise des migrants: la Grèce se défend de ne pas faire le nécessaire
La Grèce s’est défendue jeudi de ne pas faire le nécessaire pour maîtriser les flux de migrants et réfugiés, en réponse aux critiques notamment allemandes et hongroises, et a annoncé l’ouverture début octobre de deux centres de tri et enregistrement, dits hotspots, demandés par l’UE.
« Ici, 80% de ceux qui arrivent sont éligibles à l’asile, la seule solution légale est de les accepter », a déclaré le ministre grec à la politique migratoire, Iannis Mouzalas, dont le pays a enregistré depuis janvier plus de 300.000 arrivées par mer. « C’est différent en Italie, où 60% des arrivants sont des migrants économiques. Et nos frontières maritimes compliquent les choses. Sur un canot en train de couler, il n’est pas possible de faire le tri entre réfugiés et migrants », a-t-il plaidé.
M. Mouzalas a annoncé l’ouverture « d’ici une vingtaine de jours à Lavrio, près d’Athènes et à Salonique, dans le nord, de deux hotspots », les centres de tri entre réfugiés et migrants, et d’identification via la prise d’empreintes digitales, dont l’UE réclame la mise en place. Athènes « attend toujours des renforts en personnel demandés à Bruxelles » pour accélérer cette procédure de sélection et enregistrement, a-t-il toutefois souligné.
A trois jours des élections législatives, dans l’attente desquelles il a été nommé fin août pour assurer l’intérim, il a jugé « largement injustes » les critiques envers les autorités, émises tant par l’opposition de droite qui a dénoncé impréparation et portes ouvertes, qu’à l’étranger.
La chancelière allemande, Angela Merkel, avait appelé ce week-end la Grèce à « prendre ses responsabilités » dans la protection des frontières extérieures de l’UE qui n’est « actuellement pas assurée ». Mme Merkel « peut dire +je limite les entrées à 170 par jour+, moi je ne peux pas, sinon les gens vont se noyer », a réagi M. Mouzalas.
Le ministère grec des Affaires étrangères a de son côté dénoncé jeudi des « délires » de Budapest, après que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a accusé Athènes de ne pas respecter ses « engagements » européens en ne défendant pas ses frontières. La « seule issue » à la crise est « une répartition de la prise en charge, avec les plans de relocalisation et de réinstallation de la Commission européenne, que nous soutenons totalement », a insisté M. Mouzalas.
La Lettonie accepte le quota de migrants
Le gouvernement letton a décidé jeudi d’accepter le quota de réfugiés que l’UE lui avait demandé d’accueillir. La Première ministre, Laimdota Straujuma, a annoncé, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, que « le gouvernement a volontairement soutenu l’installation de 526 personnes qui avait été proposée à la Lettonie ».
Comme Riga avait auparavant accepté 250 réfugiés, le total s’élève maintenant à 776 personnes pour ce pays balte de près de deux millions d’habitants.
La décision du gouvernement a suivi de près un décret pris mercredi par le président Raimonds Vejonis pour demander au gouvernement de se mettre d’accord, après des semaines de querelles. Cependant, trois des treize membres du cabinet de Mme Straujuma ont brisé la discipline gouvernementale et voté contre la proposition de la Commission européenne.
Le ministre de l’Intérieur Rihards Kozlovskis pourra communiquer la position de son pays lors d’une nouvelle réunion européenne fixée au 22 septembre. « Il est important que la Lettonie ne reste pas en marge, mais participe pleinement (à la solution de la crise) avec ses partenaires », a dit M. Kozlovskis aux journalistes.