Chiune Sugihara, le « Schindler japonais » de Lituanie
Chiune Sugihara, consul adjoint du Japon à Kaunas, a aidé quelque 6.000 Juifs à échapper à l’Holocauste en leur donnant des visas permettant de quitter la Lituanie.
« L’acte humanitaire et courageux de M. Sugihara est hautement apprécié par le monde entier », a déclaré le Premier ministre japonais soulignant « être très fier de lui en tant que Japonais ».
« Dans ce lieu très éloigné du Japon, dans une situation très difficile, M. Chiune Sugihara a sauvé plusieurs vies de juifs, avec conviction et volonté, en tant que diplomate japonais », a-t-il rappelé, selon des propos rapportés à l’AFP par son porte-parole Norio Maruyama.
Le Premier ministre, touché par la présence des habitants de la ville, a remercié les Lituaniens d’avoir préservé la mémoire de Sugihara, ainsi que des objets qui lui ont appartenu, en particulier un drapeau nippon provenant de l’ancien consulat à Kaunas.
Dans le petit musée consacré à Sugihara on peut voir une longue liste des Juifs polonais et lituaniens qu’il a sauvés, ainsi que le fameux cachet avec « le visa de la vie » qu’il délivrait.
« Sugihara a eu besoin d’un courage inouï pour faire ce qu’il a fait », a déclaré à l’AFP la présidente de la communauté juive en Lituanie Mme Faina Kukliansky. « Il était conscient que c’était dangereux pour lui de s’opposer aux dispositions de son gouvernement », allié de l’Allemagne nazie, a-t-elle ajouté.
Sur la liste des Juifs sauvés dominent des noms de juifs polonais fuyant les Allemands nazis ayant annexé la Pologne en 1939. « Au moment où Sugihara travaillait, les juifs lituaniens se sentaient encore en sécurité et ne pouvaient imaginer le sort qui les attendait. Sugihara a cependant prévu que leur sort serait dramatique », a souligné Mme Kukliansky.
Ceux qui n’avaient pas réussi à quitter la Lituanie allaient presque tous mourir. Plus de 90% des quelque 200.000 Juifs lituaniens ont péri entre 1941 et 1944, sous l’occupation nazie.
En juin 1940, l’URSS a envahi la Lituanie. Des foules de réfugiés juifs venus de la Pologne occupée ont formé de longues files d’attente devant le consulat pour demander le visa japonais permettant de fuir la guerre.
Sans perdre de temps, Sugihara a octroyé plus de deux mille visas en juillet/août, travaillant parfois jusqu’à 18 heures d’affilée.
Leur visa en poche, les Juifs prenaient le train transsibérien pour Vladivostok, un voyage de deux semaines, puis un bateau pour le Japon.
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