5 choses à savoir sur Palmyre, la « perle » antique du désert syrien
Palmyre, aux mains du groupe Etat islamique (EI) depuis mai 2015 et que le régime syrien tente de reprendre, est une cité de plus de 2.000 ans inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité.
Avant le début du conflit en Syrie en 2011, plus de 150.000 touristes visitaient cette oasis du désert située à 210 km au nord-est de Damas, aux 1.000 colonnes, aux statues et à la formidable nécropole de 500 tombes. Voici cinq choses à retenir de ce site incontournable.
Cité antique prospère
Mentionnée pour la première fois dans les archives de Mari au IIe millénaire av. J.-C., selon le site de l’Unesco, Palmyre était une oasis caravanière établie lorsqu’elle tomba sous contrôle romain dans la première moitié du Ier siècle et fut rattachée à la province romaine de Syrie.
Palmyre (Cité des palmiers) –dont le nom officiel en Syrie est Tadmor (Cité des dattes)– devint peu à peu une cité prospère sur la route reliant la Perse, l’Inde et la Chine à l’Empire romain, grâce au commerce d’épices et de parfums, de la soie et de l’ivoire de l’est, des statues et du travail du verre de Phénicie.
L’âge d’or
En 129, Palmyre est déclarée ville libre par l’empereur romain Hadrien et connaît son âge d’or au IIe siècle après J.C.
La ville était « construite selon une structure occidentale, une agora, de grandes rues, un théâtre, des temples, on pourrait presque la comparer à Rome », expliquait en mai 2015 Marielle Pic, qui dirige le département des Antiquités orientales au musée du Louvre.
« Une des caractéristiques de Palmyre, ce sont de grandes tours funéraires à étages dans lesquelles les sarcophages étaient superposés », soulignait-elle.
La reine Zénobie
La prospérité de la ville culmina au troisième siècle, à l’époque de la reine Zénobie, qui défia l’empire romain.
En 267 après J-C, le gouverneur arabe de Palmyre Odeinat est mystérieusement assassiné. Son épouse Zénobie prend le pouvoir. Poussée par son désir de liberté et de gloire, Zénobie prend possession de la Syrie en 270, envahit l’Egypte et lance ses troupes jusqu’au Bosphore, avant d’être renversée en 272 par l’empereur Aurélien.
La prison de Palmyre, symbole de la répression du régime
Au temps de Hafez al-Assad, père de l’actuel président Bachar al-Assad, la prison de Palmyre est tristement célèbre pour le massacre de centaines de détenus par le régime en 1980.
Des prisonniers politiques y ont croupi et été torturés pendant de longues années, avant que le régime n’y envoie surtout des insoumis et des déserteurs avec le début de la révolte.
Dès la prise de la ville, le groupe Etat islamique fait exploser la prison de Palmyre. L’opposition syrienne en exil, hostile aussi bien au régime qu’à l’EI, regrette la destruction de ce « symbole de la terreur des Assad ».
Les destructions de l’EI –
Le 21 mai 2015, l’EI s’empare de la totalité de la ville de Palmyre. Le 18 août, le groupe décapite celui qui dirigea pendant cinquante ans le service des Antiquités de la cité, Khaled al-Assaad, âgé de 82 ans.
Moins d’une semaine après, l’EI, qui considère les statues humaines ou animales comme de l’idolâtrie, ampute Palmyre de ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à coups d’explosifs. Et en septembre, il détruit plusieurs des tours funéraires de la cité, avant de réduire en poussière le célèbre Arc de triomphe de la cité.
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