Le gant de toilette, le nouveau sujet de conversation en Flandre
Une question divise la Flandre : utilise-t-on encore des gants de toilette ?
Hier avait lieu l’épisode final de Bevergem, une série qui tient une bonne partie de la Flandre en haleine depuis huit semaines avec les petites histoires pas toujours reluisantes d’un village de l’ouest de la Flandre.
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Lors de cet épisode, forcément fort suivi, l’un des personnages s’exclame d’un air interloqué « Quoi, tu utilises un gant de toilette ? ». Il n’en fallait pas plus pour que, le lendemain, bruisse aux alentours des machines à café flamandes la lancinante question: « Et toi, tu utilises un gant de toilette ? »
Une question anodine qui pourrait pourtant avoir les allures d’un schisme. Tant il y a une incompréhension entre le pro et les anti. Il y a ceux qui l’utilisent depuis toujours sans n’y avoir à redire et ceux qui trouvent son usage particulièrement peu ragoûtant.
On remarque tout de même que la pratique est aussi locale. Comme le précise le quotidien De Morgen, la Belgique et les Pays-Bas sont pratiquement les seuls pays à utiliser un gant de toilette. Les autres contrées, le trouvant très peu hygiénique, lui préfèrent l’éponge, la lingette ou tout simplement la main. La première trace de l’objet remonte pourtant au 15e siècle avec Rabelais qui en parle dans ses écrits. Il existe de fortes présomptions pour attribuer la paternité de l’invention aux Pays-Bas où son utilisation est encore fortement généralisée, surtout dans le nord du pays. Dans nos contrées, il est surtout apprécié par les jeunes parents puisqu’il remplace avantageusement et écologiquement mouchoirs et lingettes jetables.
Pour Chris Callewaert, bio-ingenieur, interviewé par le Standaard, il n’y a pas de doute sur l’utilité de l’accessoire: « chaque mois nous avons une nouvelle peau et c’est pourquoi nous devons nous débarrasser des peaux mortes. Et cela marche mieux avec un gant de toilette plutôt qu’avec n’importe quel savon. »
Tout le monde n’est pourtant pas de cet avis. Rudy Calders, chercheur à l’Antwerps Provinciaal Instituut voor Hygiëne (institut provincial pour l’hygiène) trouve que ce sont des nids à bactéries : « C’est comme les maniques de cuisine. Utilisez-les trois fois et elles se retrouvent pleines de bactéries. Les infections se transmettent, tout comme les verrues. Pour les garder propres, il faut donc pratiquement laver les gants de toilette après chaque utilisation. » Et à haute température, puisqu’à 30° et sans produit bactéricide, 90% des bactéries sont encore présentes sur le gant de toilette selon une autre étude de l’UGent.
Quelques conseils d’utilisation tout de même
Un gant de toilette ne se prête pas. L’idéal serait d’utiliser un gant de toilette distinct pour le visage, le corps et les parties intimes. Tout comme le laver à haute température après chaque usage ou presque.
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