La Bolivie dit non aux milliers de poules offertes par Bill Gates
Le gouvernement bolivien s’est indigné jeudi après la proposition du milliardaire américain Bill Gates d’offrir 100.000 poules aux pays en voie de développement, afin de lutter contre la pauvreté.
« Je trouve ça grossier, car malheureusement certaines personnes, surtout celles de l’empire (les Etats-Unis, ndlr), continuent de nous voir comme des mendiants. Nous ne dépendons pas des poules, nous avons bien progressé », a déclaré aux journalistes le ministre du Développement rural, César Cocarico.
« Notre peuple est digne et sait travailler », a-t-il ajouté.
Le fondateur de Microsoft, homme le plus riche du monde, a indiqué la semaine dernière que sa fondation Bill et Melinda Gates s’était associée à l’ONG Heifer International pour donner 100.000 poules à plusieurs dizaines de pays en développement.
« Il me semble assez évident que n’importe qui vivant dans l’extrême pauvreté se trouve mieux loti s’il a des poules », a assuré le philanthrope, à la tête d’une fortune de 75 milliards de dollars.
Ce genre d’offres « nous perçoit toujours comme des pays du tiers-monde, misérables, et ce point de vue mérite que la population proteste de manière généralisée », a estimé le ministre bolivien, pour justifier le choix de la Bolivie de refuser ces poules.
L’économie de la Bolivie a connu une forte croissance depuis l’arrivée au pouvoir du président socialiste Evo Morales, premier dirigeant indigène du pays, qui a nationalisé les hydrocarbures en 2006.
Mais le pays sud-américain reste l’un des plus pauvres au monde, avec près de 40% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale.