Neuf indicateurs qui montrent que la planète va mal
Plus de 15.000 scientifiques de 184 pays ont lancé un avertissement face aux risques de déstabilisation de la planète faute d’actions pour préserver l’environnement. Pour illustrer leurs propos, ils analysent l’évolution de neuf indicateurs mondiaux, de 1960 à aujourd’hui. Où en sont ces fameux indicateurs ?
En 1992, l’ONG « Union of Concerned Scientists » avait émis L’avertissement des scientifiques du monde à l’humanité. 25 ans plus tard, des scientifiques revisitent la mise en garde initiale dans une tribune, publiée dans la revue Bioscience, qu’ils qualifient de « deuxième avertissement ». Ils se basent notamment sur neuf indicateurs mondiaux dont l’évolution est suivie et analysée de 1960 à aujourd’hui. Conclusion : quasi tous les voyants sont au rouge et les réponses politiques sont décevantes. « Bientôt, il sera trop tard pour inverser cette tendance dangereuse », explique Thomas Newsom, professeur à l’Université Deakin en Australie, co-auteur de la déclaration.
Lorsqu’on parle d’environnement, on fait souvent référence au changement climatique, ou au CO2. Mais il convient de brasser plus large pour cerner l’évolution inquiétante de notre planète. Où en sont ces fameux indicateurs, 25 ans après l’avertissement scientifique initial ?
La couche d’ozone
Au cours des années 70, les substances chimiques produites par l’homme ont rapidement épuisé la couche d’ozone. En 1987, le Protocole de Montréal est signé pour tenter de résoudre mondialement le problème. En respect de ce protocole, les émissions de gaz appauvrissant la couche d’ozone et les ressources naturelles diminuent considérablement, après avoir atteint un sommet fin des années 80. La couche d’ozone devrait d’ailleurs bénéficier d’une récupération importante d’ici le milieu de ce siècle, selon une étude de 2014. Mais c’est malheureusement le seul indicateur, sur les neuf, qui montre des signes positifs.
La disponibilité de l’eau
Depuis 25 ans, la quantité d’eau potable disponible par habitant dans le monde a diminué de 26%. Cette diminution de l’eau disponible est presque entièrement attribuable au rythme accéléré de la croissance de la population humaine, disent les spécialistes, avec tous les effets que cela implique (santé, production et qualité de nourriture,…). Et les changements climatiques auront également un impact considérable à l’avenir.
La pêche
Les limites d’une pêche soutenable et durable sont dépassées depuis 1992. La pression sur les océans est critique, en particulier dans les régions côtières qui fournissent la plupart des poissons comestibles du monde.
Les zones mortes maritimes
Les zones mortes côtières, principalement causées par les ruissellements d’engrais et l’utilisation des combustibles fossiles, tuent de vastes étendues de vie marine. Les zones hypoxiques (appauvries en oxygène) sont un facteur de stress important pour la biodiversité marine. Et leurs emplacements ont considérablement augmenté depuis les années 60 (plus de 600 en 2010 selon une étude).
La déforestation
La préservation des forêts est cruciale pour le monde. L’appel des scientifiques cite la perte de près de 120,4 millions d’hectares de forêts converties pour la plus grande partie en terres agricoles. Les pertes forestières sont les plus importantes dans les pays tropicaux en voie de développement où les forêts sont couramment converties pour des raisons agricoles, selon un rapport de la Food and Agriculture Organization en 2015.
La biodiversité
La biodiversité mondiale disparait à un rythme alarmant et les espèces de vertébrés s’effondrent rapidement. Collectivement, les poissons, amphibiens, reptiles et oiseaux ont diminué de 58% entre 1970 et 2012. Selon une étude publiée cette année, les populations d’eau douce, marine et terrestre ont diminué respectivement de 81%, 36% et 35%.
Les émissions de CO2
Les émissions mondiales de dioxyde de carbone ont fortement augmenté depuis 1960. La température de la surface terrestre a, parallèlement aux émissions de CO2, également augmenté rapidement.
Le changement de températures
Les 10 années les plus chaudes jamais enregistrées se sont produites depuis 1998, l’année 2016 en tête – pour l’instant. Et l’augmentation des températures ne sera pas sans conséquence puisque cela entrainera une baisse des principales cultures vivrières dans le monde, une augmentation de l’intensité des évènements climatiques, ainsi que du niveau de la mer.
La croissance démographique
Depuis 1992, la population humaine a augmenté d’environ 2 milliards d’individus (+35%). Il est peu probable que la population arrête de croître au cours de ce siècle. Selon une étude de 2014, on pourrait être en 9 et 12 milliards d’êtres humains sur Terre d’ici 2100.
Que peut-on faire ?
Les scientifiques suggèrent la création d’un plus grand nombre de réserves naturelles terrestres et marines et un renforcement des lois contre le braconnage et des restrictions plus sévères du commerce des produits de la vie sauvage. Pour freiner la croissance démographique dans les pays en développement, ils préconisent une plus grande généralisation du planning familial et des programmes d’éducation des femmes. Ces scientifiques plaident aussi pour des mesures encourageant un régime alimentaire plus à base de plantes et l’adoption à grande échelle des énergies renouvelables et d’autres technologies vertes.
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