Les coraux se reproduisent une à deux fois par an, lors de la pleine lune. © Getty Images/iStockphoto

La génétique au secours des coraux

Les scientifiques mettent la génétique au service du corail pour tenter de sauver une espèce qui est gravement mise en danger par le réchauffement climatique. Explications.

Les chercheurs de l’université de Stanford ont réussi à utiliser un outil unique appelé CRISPR-Cas9 afin de recréer les gènes du corail. Loin d’être aboutie, la technique pourrait néanmoins servir de « plan directeur » pour la conservation future des coraux, révèle The Independent.

Avec le CRISPR, les chercheurs veulent identifier les gènes impliqués dans la survie des coraux, et en particulier ceux qui les aident à tolérer la hausse des températures. C’est en effet à cause de la chaleur que la majorité des coraux disparaissent petit à petit : ils blanchissent et puis meurent. D’après une étude, on estime qu’environ 30% de la Grande Barrière de Corail est morte durant la vague de chaleur survenue entre mars et novembre 2016.

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Pas la solution miracle

Les scientifiques ont souligné cependant que malgré cette découverte, les « super-coraux » génétiquement améliorés sont encore loin de devenir une réalité. Mais ce travail pourra toujours servir de base de données pour la protection du corail.

« Nous espérons que les futures expériences utilisant CRISPR-Cas9 nous aideront à développer une meilleure compréhension de la biologie corallienne que nous pourrons ensuite utiliser pour prédire- et peut-être améliorer – ce qui se passera dans le futur en raison du changement climatique« , a expliqué le Dr Phillip Cleve, le responsable de cette nouvelle étude, dans des propos rapportés par The Independent.

Ce n’est pas la première fois que l’outil CRISPR est employé par des biologistes dans la modification et la création génétiques. Mais jamais encore on n’était parvenu à l’appliquer aux coraux en raison de la façon dont ils se reproduisent.

La reproduction des coraux, un frein jusqu’à présent

Les coraux se reproduisent très rarement : seulement une fois ou deux par an, dans un processus initié par l’apparition de la pleine lune. Ils rejettent alors d’énormes quantités d’oeufs et de spermes dans l’océan, qui se mélangent librement et se fertilisent.

Durant cette période, les scientifiques n’ont que très peu de temps pour récupérer les gènes du corail : lorsque l’ovule et le spermatozoïde entrent en contact, juste avant que les embryons nouvellement formés commencent à se diviser.

Récupérer ces oeufs nouvellement fécondés est donc très difficile, mais le Dr Cleve a travaillé avec une équipe australienne d’experts en récifs qui avaient longuement étudié les rythmes de la reproduction des coraux.

Grâce à eux, les chercheurs ont obtenu une quantité suffisante d’échantillons pour pouvoir commencer à expérimenter. Ils ont alors procédé à la modification de trois gènes lors de leur étude, qui aidera les futures générations de scientifiques à mieux comprendre les coraux et à mieux les conserver. « Je veux que ce document fournisse un premier aperçu des types de manipulations génétiques que les scientifiques peuvent commencer à faire sur les coraux« , a notamment déclaré le Dr Cleve. « Il existe peut-être des variantes génétiques naturelles chez les coraux qui renforcent leur capacité à survivre dans les eaux plus chaudes. Nous voudrions le découvrir« .

Chavagne Mailys

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