Carte blanche
Climat, politique et idéologie
L’élection du nouveau président des Etats-Unis a été une gifle magistrale pour les nombreux médias américains et européens qui, aujourd’hui encore, ne s’en sont pas remis.
Ce fut aussi une magnifique démonstration de l’inutilité des instituts de sondage. Tous ou presque se sont lamentablement trompés. Pensez-vous un seul instant que ces évènements ont pu servir de leçon aux médias, aux journalistes et aux sondeurs ? On peut en douter.
Idéalement, un journaliste recevant une information vérifie le bien-fondé de sa source, se renseigne abondamment sur les diverses facettes du problème, consulte plusieurs spécialistes afin d’obtenir diverses opinions et, finalement, présente l’information au public sans parti-pris dans le plus pur respect de l’intégrité journalistique. Aujourd’hui, hélas, les informations sont souvent partisanes et reflètent l’idéologie dominante de certains médias et de leurs employés. L’information devient ainsi propagande.
Un exemple récent nous a été donné par plusieurs médias. Il a suffi que l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) divulgue son rapport aberrant sur l’année 2016 comme étant la plus chaude depuis 1880 pour que ces médias sortent le tambour et propagent cette information en y ajoutant une bonne dose d’alarmisme visuel supplémentaire. A aucun moment, vérification n’a été faite de la validité du rapport de l’OMM.
L’OMM est une organisation intergouvernementale dépendant des Nations-Unies (ONU). Tout comme sa consoeur, le GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’Etude du Climat), elle est donc une instance POLITIQUE et non scientifique. L’OMM diffuse des bulletins d’information, toujours alarmistes, reçus d’une ONG : Climate Control. Celle-ci reflète en réalité le point de vue de ceux qui la financent. Climate Control envoie chaque jour de nombreux tweets et SMS alarmistes à des milliers d’abonnés, en insistant sur le miracle des énergies renouvelables. De plus, elle aide financièrement l’OMM. Climate Control a été créée en 2007 par la Fondation Schmidt, établie par le vice-président de Google. Google est fortement impliqué dans les énergies renouvelables. La boucle est bouclée.
D’autres fondations, dont la Fondation Rockefeller, plusieurs millionnaires et milliardaires, de nombreuses entreprises, des financiers importants et des politiques, rémunèrent des ONG qui propagent toutes le même message : celui du réchauffement climatique anthropique et de la nécessité pour les pays riches de diminuer fortement, voire de stopper, la production de CO2 sous peine d’effets irréversibles et catastrophiques sur notre planète. Sachant tout cela, quel crédit peut-on décemment donner au rapport de l’OMM ?
Examinons les chiffres. Il apparaît que 2016 est plus chaude que 2015, certes, mais de … 0,04°C ! Mesurer une telle différence dans votre baignoire est déjà une gageure et un thermomètre d’une redoutable précision sera requis. Prétendre détecter une différence aussi minuscule pour l’ensemble de notre planète est tout simplement ridicule. La preuve est donnée par l’OMM elle-même qui nous indique que l’incertitude sur cette valeur est de 0,1°C ! Ceci signifie que la différence de température entre 2015 et 2016 peut être de +0,14°C (réchauffement), de -0,06°C (refroidissement) ou de n’importe quelle valeur comprise entre +0,14°C et -0,06°C ! En d’autres termes, l’erreur sur la mesure étant plus grande que la mesure elle-même, on ne peut absolument rien déduire de ces valeurs ; tout autre conclusion serait de nature purement fantaisiste ! Un étudiant en science qui produirait un tel communiqué recevrait automatiquement un zéro pointé.
Les températures terrestres sont obtenues grâce à des stations de mesure inégalement réparties à la surface du globe. Les océans couvrent environ 70% de la surface de notre planète et, jusqu’il y a peu, les mesures effectuées étaient peu nombreuses et entachées d’erreurs immenses. Depuis l’an 2000, environ 4000 bouées ARGO flottent dans nos océans et mesurent régulièrement leurs températures. Toutefois, le volume des océans est tel, qu’une seule bouée est sensée mesurer la température de 6 milliards de piscines olympiques avec une précision inférieure à 0,01°C.
De plus, il n’y a pas de stations de mesures dans les déserts et les forêts tropicales. Seules quelques-unes existent en Arctique et en Antarctique. En d’autres mots, la température de 40% des terres émergées est tout simplement inconnue. La carence en mesures est telle, qu’elles ne sont en rien représentatives d’une variation quelconque de la température de notre globe. Annoncer que 2016 est une année plus chaude que 2015 est purement et simplement de l’antiscience, l’équivalent de cette « pensée magique » qui sévit trop souvent dans les sciences sociales.
Heureusement, depuis les années 70, des satellites enregistrent la température de notre planète sur toute sa surface . Ces valeurs sont considérées comme étant les seules à être scientifiquement valides. Hélas pour l’OMM et les médias, ces mesures ne sont pas très vendeuses, car elles démontrent que la température moyenne de notre Terre n’a pas augmenté depuis près de 20 ans et que 2016 est une année moins chaude que 1998.
L’idéologie, le parti-pris, le conformisme et le manque de déontologie de certains médias conduisent ainsi à propager des informations erronées et à maintenir la population dans une crainte continue propice à l’imposition de taxes et mesures contraignantes qui vont toutes profiter aux organisations politiques, industrielles et financières qui sont à l’origine de ces informations alarmistes.
Istvan E. Marko* – professeur et chercheur de chimie organique à l’Université catholique de Louvain
* L’auteur s’exprime à titre personnel
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