Une planche d’Uderzo, vedette d’une vente d’une vente aux enchères à Bruxelles
Une planche signée Uderzo, extraite de l’album d’Astérix « La Grande traversée », a été la pièce la plus chère vendue à 135.000 euros, lors d’enchères organisées dimanche à Bruxelles, selon les organisateurs.
Au total 53 planches originales de Gaston Lagaffe, Spirou et Fantasio, Astérix ou encore Blake et Mortimer ont trouvés preneurs pour près d’un million d’euros, preuve que la bande dessinée continue à frayer son chemin dans le monde des amateurs d’art.
La planche d’Uderzo datée de 1975 était estimée à environ 100.000 euros. Pour Marc Breyne, l’organisateur de la vente avec son comparse Alain Huberty, le succès de cette pièce n’est pas une surprise.
« Uderzo ou Hergé, ce sont des artistes mondialement connus. Il s’agit là d’un achat spéculatif », a-t-il expliqué à l’AFP.
En revanche, une autre pièce maîtresse, une encre de chine signée Franquin, tirée de l’album « Le Nid des Marsupilamis » (1956), l’un des épisodes mythiques de la série Spirou et Fantasio, et estimée entre 130.000 et 150.000 euros, s’est vendue 90.000 euros.
« Franquin, c’est déjà plus pointu, plus lié au monde francophone. Ces pièces intéressent surtout les collectionneurs, elles sont moins sujettes à la spéculation », a-t-il dit.
Début 2015, les deux responsables de la galerie Huberty & Breyne avaient vendu pour 2,5 millions d’euros le dessin original de la couverture de « L’Etoile mystérieuse », dixième album des aventures de Tintin.
« Ce type de ventes crédibilise le marché de la BD auprès des amateurs d’art », avait souligné Marc Breyne, en relevant qu’une planche de l’album de Tintin « On a marché sur la lune » a été adjugée en novembre au prix record d’1,55 million d’euros à Paris.
Mais derrière la « locomotive » Hergé, les autres maîtres de la BD franco-belge comme Franquin, Peyo ou Edgar P. Jacobs, voient leur cote grimper depuis une quinzaine d’années.
Les pièces mises en vente dimanche par Huberty & Breyne, installée à Bruxelles et Paris, les deux « capitales » européennes de la BD, offraient un large panorama de l’histoire du Neuvième art, de la fin des années 1940 jusqu’au début du 21e siècle.
Selon Marc Breyne, ce sont les collectionneurs privés, soit parce qu’ils sont amateurs de BD, soit parce qu’ils y voient un investissement rentable, qui font monter les prix. Les institutions culturelles restent quant à elle généralement absentes des salles de ventes.
« La BD reste accessible pour les jeunes collectionneurs », à condition de ne pas viser des géants comme Hergé, estime le galeriste.
Mais il prévient: « Le marché se crée encore, il n’est pas stabilisé. Et il peut y avoir des réajustements à la hausse comme à la baisse ».
AFP
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