Une école de Laeken célèbre la ‘tolérance’: « Stop, c’est trop, on veut vivre en paix »
L’Institut Maris Stella de Laeken préparait sa journée de la tolérance depuis des mois. Les attentats de Bruxelles lui ont donné un singulier retentissement.
« Ensemble pour la tolérance », tel était le thème de la journée organisée ce vendredi par l’Institut Maris Stella de Laeken, forte de 750 élèves et 95 professeurs.
Radicalisation, homophobie, liberté d’expression, discrimination, cyber-harcèlement, autant de thèmes abordés au travers de plus d’une centaine d’activités, avec la contribution de 35 associations, dont « Les parents concernés », qui ont vu leurs enfants partir en Syrie, d’acteurs de la société civile, comme Ismaïl Saïdi, auteur de la pièce Djihad, ou encore de journalistes (dont Le Vif L’Express) venus animer des sessions sur la liberté d’expression.
« L’idée est partie d’un groupe de profs suite à l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2014, explique Isabelle Koziel, une des deux chevilles ouvrières et prof de français et de géographie. On s’est dit qu’il fallait faire bouger les choses dans notre école aussi, en faisant appel à des gens plus compétents que nous ». L’initiative entre aussi dans le cadre du pacte d’excellence défendu par la ministre de l’Enseignement Joëlle Milquet, qui était présente lors de l’évènement.
De leur côté, les élèves ont présenté plusieurs textes, chansons, danses sur un podium dressé dans la cour.
Les attentats de Bruxelles ont donné un retentissement spécial à cette journée : « Mardi dernier, les élèves étaient tous choqués, décrit l’organisatrice. ‘Madame, stop, c’est trop, on veut vivre en paix, on va de nouveau être stigmatisés’, voilà ce qu’ils me disaient,. Vu les circonstances, on les a laissés s’informer et rassurer leurs parents qui eux-mêmes voulaient rassurer leurs enfants. Les parents sont d’ailleurs venus rapidement chercher leurs enfants. ».
Des professeurs ont raconté que la minute de silence dans l’école a été chahutée par une poignée d’élèves : « C’est vrai, reconnaît Isabelle Koziel, mais c’est parce qu’ils se demandent pourquoi on fait des minutes de silence seulement pour des victimes occidentales et pas pour d’autres victimes, comme celles d’Ankara par exemple ».
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