Rites de purification et sanctions de l’Eglise de Scientologie, expliqués par son ancien président
Un ancien président de l’asbl Eglise Scientologie Belgique a expliqué, lundi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, que le « programme de purification », qui fait partie du parcours spirituel d’un scientologue, coûtait entre mille et deux mille euros pour une dizaine de jours de cure.
Onze membres et anciens membres de l’Eglise de Scientologie belge, ainsi que l’asbl Eglise Scientologie Belgique et l’asbl Eglise Scientologique Europe elles-mêmes, sont prévenus notamment de faits d’escroquerie et de pratique illégale de la médecine.
« Nous avons ce qu’on appelle le « pont vers la liberté totale ». C’est un chemin progressif pour devenir meilleur et c’est pourquoi nous suivons, entre autres, un « programme de purification » », a expliqué l’un des prévenus qui a présidé l’asbl Eglise Scientologie Belgique entre 2000 et 2001. « Ce programme implique des séances de sauna, beaucoup de sommeil, de la course à pied, une alimentation saine et la prise de compléments alimentaires », a-t-il dit. « Il dure une dizaine de jours et coûte entre mille et deux mille euros », a précisé le prévenu, interrogé par le président du tribunal, Yves Régimont.
Le juge l’a encore questionné sur les conséquences physiques néfastes que certains ont dit avoir ressenties après l’ingestion de ces compléments alimentaires. « Je peux vous parler de mon expérience », a répondu le prévenu. « J’avais subi des anesthésies à l’adolescence pour des opérations dentaires et lors de cette cure j’ai vraiment ressenti les produits de l’anesthésie ressortir », a témoigné le prévenu, rejetant la prévention de pratique illégale de la médecine.
Ce dernier a encore affirmé avoir investi une somme de quinze mille euros pour ses cours à l’Eglise et avoir fait don d’une somme de quarante mille dollars à l’association internationale des scientologues (IAS).
Le président du tribunal a encore interrogé le prévenu sur les sanctions imposées à des membres au sein de l’Eglise de scientologie. « Quand on voit la liste d’infractions et la liste des sanctions pour des choses comme des retards, du manque de politesse… C’est étonnant! Et tout est consigné dans un dossier d’éthique que l’Eglise conserve avec, entre autres, des données très personnelles sur ses membres collectées par ailleurs », a relevé le président.
Le prévenu a répondu que les sanctions étaient graduelles et qu’il s’agissait de règles de fonctionnement interne auxquelles chacun choisit d’adhérer ou non.
« Les mauvaises actions figurent mais pas les bonnes actions. Pourquoi? D’autant que, par exemple, dénoncer un de ses ‘collègues’ de cours pour un retard est considéré comme une bonne action », a poursuivi le juge. « Certaines bonnes actions figurent au dossier, mais pas toutes en effet », a répondu le prévenu. « Et il est vrai que l’évaluation de ces actions est assez subjective », a ajouté l’ancien président de l’Eglise de scientologie en Belgique, qui a aussi été responsable de l’éthique.
L’interrogatoire des prévenus se poursuivra mardi ainsi que jeudi et des témoins seront entendus vendredi.