Reportage sur la ligne d’appel anti-radicalisme: « une confusion complète », assure Milquet
La ministre de l’Education, Joëlle Milquet, a réfuté mardi tout soupçon d’incompétence au sein de son administration après la diffusion, il y a une dizaine de jours, d’un reportage du journal télévision de RTL-TVI portant sur l’assistance téléphonique mise en place pour les enseignants confrontés à des élèves radicalisés.
Un journaliste de la chaîne avait alors appelé la ligne en se faisant passer pour un enseignant bruxellois confronté à un problème de radicalisation. Il s’était toutefois retrouvé en communication une interlocutrice confuse, incapable de fournir une information précise.
Interpellée sur cette polémique mardi en commission du Parlement par la cheffe de groupe MR, Françoise Bertieaux, Mme Milquet a assuré que le reportage avait été victime d’une « confusion complète ».
Selon elle, le numéro présenté dans le reportage comme un numéro d’appel spécifiquement destiné aux enseignants confrontés à des élèves radicalisés était en réalité la ligne verte de l’administration de l’enseignement, ouverte depuis 2010 déjà.
« Ce numéro vert est un dispatching », a soutenu Mme Milquet. « Ce n’est donc pas un numéro qui a vocation à répondre en direct aux problèmes de radicalisme, qui est une matière complexe ».
Devant les députés, elle a d’ailleurs rappelé que deux experts avaient été spécialement engagés pour répondre aux sollicitations d’enseignants confrontés au radicalisme.
Depuis un an, ceux-ci ont d’ailleurs traité 27 dossiers. La ligne verte, elle, reçoit, 2.600 appels de tous ordres par an.
« La personne que le journaliste a eu en ligne n’était donc pas compétente pour cette matière. Son rôle est de transférer les appels vers les équipes mobiles ou la personne compétente qui était malheureusement malade ce jour-là ».
Cette téléphoniste s’est toutefois rapidement rendue compte, à la lumière des questions qui lui étaient adressées, que son interlocuteur n’était pas un enseignant, mais un journaliste, selon Mme Milquet.
« Cela a créé un stress chez cette personne qui s’est retrouvée complètement déstabilisée ». « Elle a dès lors improvisé car elle a senti que les questions n’étaient pas innocentes. Son erreur a été d’improviser pour faire bonne figure. Si elle ne s’était pas sentie piégée, elle n’aurait pas agi de la sorte… », a ajouté la ministre, qui ne prendra pas de sanction envers la fonctionnaire concernée.
Dans sa réplique, Mme Bertieaux a déploré un « couac énorme » qui a donné une « image désastreuse d’incompétence ».
« S’il y a eu confusion sur ce numéro de téléphone, c’est que l’information n’est pas claire », a-t-elle fait valoir.
Pour elle, cet épisode montre que les répondants téléphoniques concernés ne disposent pas des procédures et grilles de questions généralement utilisées dans les centrales téléphoniques.
« Cela démontre la mauvaise gestion de votre administration qui n’a pas les bons outils en main », a jugé la députée d’opposition.