Christine Defraigne
Réponse de Christine Defraigne à Darya Safai, suite à l’opinion publiée sur levif.be
J’ai pris connaissance de votre opinion de ce mercredi 4 mai 2016. Vous maniez l’art de la désinformation en me prêtant des propos que je n’ai pas tenus.
Madame,
Votre article est un tissu de mensonges, une déformation honteuse des paroles qui ont été prononcées lors de cette visite officielle en Iran. Quelles sont vos sources ? La presse iranienne dont vous soulignez le manque de liberté et à laquelle vous reprochez d’être à la botte du régime ? Ces médias n’étaient d’ailleurs pas présents à la plupart des rencontres effectuées lors de cette visite officielle. Pourquoi n’avez-vous pas interrogé les membres de la délégation afin de recouper vos informations ? Je n’ai reçu aucun appel de votre part. Tous mes propos, ainsi que ceux de l’ensemble de la délégation, peuvent être confirmés par l’ambassadeur de Belgique en Iran, qui a assisté à toutes les rencontres. Vous ne l’avez pas questionné, lui non plus.
Je regrette votre manque criant de discernement et de professionnalisme. Votre méthode de travail traduit une absence totale d’honnêteté intellectuelle. Ce qui est grotesque est insignifiant. Mais la vérité a ses droits.
Durant cette visite officielle, nous n’avons fait preuve ni de naïveté ni de complaisance. Grâce à l’ambassade de Belgique en Iran, nous avons rencontré différentes personnalités haut placées : le Président, le Ministre des affaires étrangères, la Vice-Première ministre en charge de l’enfance et des femmes, le Président de l’assemblée, le Conseiller du Leader suprême, mais aussi le Président du Conseil des droits de l’homme en Iran.
Au fil de nos rencontres, nous avons abordé sans détours les questions de la peine de mort, des droits de l’homme, des libertés de la femme, de la lutte contre le radicalisme, de la lutte contre le terrorisme ou encore de la liberté d’expression. Le sort de l’étudiant Hamid Babai a également été évoqué, tout comme la censure qui frappe De Standaard et La Libre en Iran. La délégation a ainsi fait passer un certain nombre de messages importants et bien précis. Le dialogue qui s’est amorcé sur certains points mérite d’être poursuivi et approfondi dans le même climat de franchise et de respect.
Je n’ai aucune leçon à recevoir en termes de droits des femmes et de laïcité. Tout au long de ma vie personnelle et professionnelle, comme avocate et comme politique, j’ai été à la pointe de ce combat. Je vous dénie le droit d’écrire n’importe quoi. Je n’y vois qu’une façon malfaisante de dénigrer le travail sénatorial qui a été effectué durant cette visite. L’Iran s’ouvre peu à peu après l’accord sur le nucléaire. Certes, le chemin est encore long, notamment dans le domaine des droits de l’homme. Faut-il pour autant le laisser dans l’isolement ? A mon sens, le dialogue prévaut et c’est par l’ouverture que nous ferons avancer les choses.
Cette mission, nous l’avons menée dans la continuité des rencontres effectuées par le Vice-Premier ministre et Ministre des affaires étrangères Didier Reynders et le Secrétaire d’état au commerce extérieur Pieter De Crem et en préambule de celles qui auront lieu en novembre 2016. De la sorte, notre pays entend renforcer ses relations diplomatiques avec l’Iran. Je suis fière d’avoir représenté la Belgique au cours d’une mission mandatée par le Bureau du Sénat qui fut couronnée de succès. N’en déplaise à certains.
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