Radicalisation : la prison comme lieu de conversion
Le ministre de la Justice Koen Geens a annoncé lundi son intention d’organiser une « répartition judicieuse » des détenus dans les diverses prisons du pays en fonction du risque de radicalisation qu’ils présentent, ainsi que de recourir davantage au travail des conseillers islamiques.
« Nous constatons que certaines personnes sortent de prison radicalisées ou converties à la religion, alors qu’elles y étaient entrées laïques ou non radicales », a commenté M. Geens (CD&V) dans plusieurs médias (VTM, VRT et De Standaard), après que le profil des auteurs des attentats de Paris a une nouvelle fois montré que certains s’étaient radicalisés en prison.
Etant donné que les services judiciaires parviennent à identifier les meneurs du radicalisme en prison, « nous devons veiller à ce que (ces meneurs) ne fréquentent pas d’autres jeunes ». Cet objectif nécessite un travail de répartition ainsi qu’un travail d’étude « qui ne devraient pas être trop compliqués », selon M. Geens. Le ministre considère que le rôle des conseillers islamiques en prison doit être renforcés.
Ces officiels, équivalents pour le culte islamique des aumôniers et autres conseillers moraux pour d’autres religions et philosophies, sont une trentaine en Belgique, représentant 18 équivalents-temps plein. Il faudrait augmenter leur nombre « dans les limites budgétaires disponibles », selon Koen Geens. Le profil des conseillers islamiques est passé au crible de la Sûreté de l’État et de l’exécutif des musulmans de Belgique, notamment en ce qui concerne l’adhésion aux valeurs communes.