Pourquoi la Belgique a sauvé les 244 chrétiens d’Alep
Les 244 personnes qui ont été exfiltrées d’Alep pour se réfugier en Belgique ont été sauvées parce qu’elles étaient dans la situation la plus vulnérable qui soit, en raison de leur religion et de leur localisation dans « le cercle de l’enfer », et non parce qu’elles étaient chrétiennes, a répondu mardi le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Théo Francken, aux députés.
Personne n’a contesté le bien-fondé de l’opération mais certains députés se sont interrogés sur une distinction fondée sur la religion. « Tout le monde est pris au piège en Syrie », a fait remarquer Wouter De Vriendt (Groen-Ecolo). « C’est très bien mais il faudra le faire avec tout le monde. On ne peut pas donner le sentiment que la Belgique a choisi le camp des chrétiens », a souligné de son côté Emir Kir (PS).
Les chrétiens ne sont pas le seul groupe vulnérable de Syrie, a reconnu M. Francken, mais ils ne disposent pas de milices particulières pour les défendre et ils étaient encerclés dans le centre de la vieille ville. Leur seule issue était un corridor étroit les menant au Liban.
Le secrétaire d’État s’est dit heurté par certaines critiques qui, à ses yeux, relèvent d’un « politiquement correct cynique ». « Ça me dépasse », a-t-il dit en français.
M. Francken a également rappelé que la très grande majorité des 5.500 Syriens qui ont reçu une protection en Belgique étaient de confession musulmane.