Une semaine dans la peau d'un parlementaire © PJWB

Parlement Jeunesse : une semaine dans la peau d’un parlementaire

La dix-neuvième édition du Parlement Jeunesse touche presque à sa fin. Depuis quatre jours des jeunes participent à cette simulation parlementaire. Entre débats, amendements et votes, ils trouvent l’expérience stimulante. Reportage.

Les participants à cette simulation parlementaire , qui se déroule au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sont âgés entre 17 et 26 ans. Ils représentent des secteurs d’études différents, certains travaillent déjà et d’autres sont encore aux études secondaires. Cette année, ils étaient 387 jeunes à s’être inscrits, un record. Seuls 84 parlementaires ont été sélectionnés avec une volonté de diversifier les âges, les études, l’endroit d’où ils viennent,… Il y a aussi des délégations étrangères avec notamment des Québécois, une personne qui vient de Louisiane (États-Unis) et une Italienne.

Ce jeudi matin, c’étaient les amendements autour du décret Justice qui étaient au programme. Le décret, voté vers midi, a été accepté par le Parlement à une large majorité. Bien que regroupés en quatre groupes (deux de majorité, deux d’opposition), les jeunes parlementaires ne représentent aucun parti, aucune tendance politique. Ils votent et s’expriment en leur âme et conscience.

Parlement Jeunesse : une semaine dans la peau d'un parlementaire
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« Une initiative citoyenne des jeunes pour prendre la parole »

Certains en sont à leur troisième participation au Parlement Jeunesse, alors que d’autres pour qui c’est la première fois rêvent déjà de retenter l’expérience. C’est notamment le cas de Marie Ruys, étudiante en sciences politiques et députée : « J’aimerais participer à nouveau l’an prochain, et pourquoi pas dans le rôle de cheffe de groupe. » Elle nous confie que participer au Parlement Jeunesse est un bon moyen d’exprimer ses idées. « Cela nous apprend à faire des compromis, à développer de nouvelles idées. Les débats sont assez riches. Ça nous permet aussi, en tant que jeune, de pouvoir prendre la parole et d’avoir des positions qui nous sont propres. »

C’est également l’avis d’Amandine Streel, étudiante en Droit et Ministre de l’Egalité des Chances cette année, dont c’est la troisième participation : « J’ai d’abord été députée, puis Présidente de Commission et cette année Ministre. L’expérience est à chaque fois différente. Le Parlement Jeunesse, c’est avant tout une initiative citoyenne qui permet aux jeunes qui veulent se positionner de prendre la parole « . Son nouveau rôle de Ministre n’est pas de tout repos, puisque Amandine prépare son texte de décret depuis septembre : « C’est aujourd’hui qu’on vote mon projet, je suis un peu sur le gril. Je ne me formaliserai pas s’il ne passe pas, mais c’est quand même mon projet. Il m’a demandé beaucoup de travail et de recherches, notamment sur ce qui est fait à l’étranger en matière d’égalité hommes/femmes dans les milieux professionnels.« 

Pas uniquement des parlementaires

La Parlement Jeunesse permet également à certains de se familiariser avec le système politique belge qui, avouons-le, n’est pas toujours des plus limpides. « Je suis française donc c’est pas toujours évident de comprendre le système politique en Belgique. Ici, c’est plus concret. J’aimerais participer encore l’an prochain, mais peut-être comme député. Quand on les voit s’exprimer dans l’Hémicycle, ça donne envie « , nous explique Louise Tessier, étudiante en journalisme et rédactrice pour l’Echo Parlementaire.

Le journal l'Echo Parlementaire
Le journal l’Echo Parlementaire© PJWB

En effet, autour de ces parlementaires d’une semaine gravitent d’autres personnes telles que des journalistes, attachées de presse, photographes. Des personnes qui donnent vie au journal l’Echo Parlementaire et personnifient l’un des aspects du métier de politicien qui est la relation avec la presse. Céline Bernatowicz, attachée de presse cette année, mais qui a été journaliste et rédactrice en chef les années précédentes nous le confirme : « J’ai pu découvrir la relation entre journalistes et députés. Cependant, ici ça reste assez bon enfant, les députés se prêtent volontiers aux interviews et se livrent très facilement. Cette relation est plus complexe dans la réalité. C’est très formateur comme expérience. C’est un peu comme un stage, mais condensé en une semaine. Mon rôle de cette année m’a également permis de voir ce qu’il y a de l’autre côté des médias, c’est intéressant pour un futur journaliste. C’est une expérience que je recommande.« 

En tout quatre décrets ont fait l’objet de débats et de votes durant la semaine :

1. Justice : projet de décret visant à étendre le rôle de la victime dans le procès pénal (adopté)

2. Emploi : projet de décret visant à améliorer les stratégies d’insertion professionnelle pour les bénéficiaires d’allocations (rejeté)

3. Egalité des Chances : projet de décret visant à instaurer l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes (soumis au vote jeudi après-midi)

4. Santé : projet de décret visant à instaurer l’obligation des dons de sang, organes et tissus (soumis au vote vendredi)

Par Olivia Lepropre

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