MR : « Nous ne sommes pas naïfs »
« Personne n’est naïf, on peut trouver du communautaire dans tous les dossiers, mais l’engagement du gouvernement est de prendre des décisions équilibrées », a affirmé dimanche le ministre fédéral Willy Borsus (MR) sur le plateau de Mise au Point (RTBF), où les réformateurs ont été durement critiqués par les autres formations francophones.
« L’accord de gouvernement prévoit de ne pas faire de communautaire pendant cinq ans », a rappelé M. Borsus, dont le parti est l’unique formation francophone du gouvernement aux côtés de trois formations flamandes. Il répondait ainsi au député Ahmed Laaouej (PS) qui qualifie le MR de « parti godillot de la N-VA, son faire-valoir », étant donné que les plus grandes compétences régaliennes de l’exécutif sont revenues au parti nationaliste flamand.
« Le PS a été pendant 26 ans au pouvoir, étions-nous vos valets? », a répliqué le ministre Daniel Bacquelaine (MR), tandis que Willy Borsus défendait une répartition des portefeuilles qui a confié au MR le poste de Premier ministre ainsi que le Budget, une « compétence-clé pour un gouvernement à priorité budgétaire ».
Le Premier ministre Charles Michel, pour sa part, a été comptabilisé dans le nombre des ministres francophones. Pour Olivier Maingain, c’est donc bien le président de la N-VA Bart De Wever qui est « le vrai Premier ministre de l’ombre ». Quant à Olivier Deleuze (Ecolo), il a pointé du doigt la quasi-absence de Bruxellois au gouvernement, signe à ses yeux qu’il s’agit bien « d’un gouvernement N-VA ». « Charles Michel sera l’arbitre et le conciliateur », a réfuté M. Borsus, demandant s’il valait mieux ajouter le coût d’un ministre supplémentaire pour préserver le symbole.
Les accointances prêtées au vice-Premier ministre Jan Jambon (N-VA) avec l’extrême droite nationaliste flamande ont aussi fait réagir M. Maingain. « M. Jambon est un démocrate », a assuré Daniel Bacquelaine, rappelant qu’Elio Di Rupo (PS) avait longuement négocié avec la N-VA en 2010-2011 et que Jan Jambon avait reconnu avoir participé à une réunion extrémiste « en gardant son sens critique ».
Quant aux propos de Charles Michel attribuant en mai dernier des « relents racistes » à la formation nationaliste, « la N-VA n’est pas un parti raciste », a réfuté M. Bacquelaine. « Il y eu des propos de l’un ou de l’autre qui ont posé problème, et nous l’avons dénoncé », a-t-il ajouté. « Si Jan Jambon avait dû passer devant le parlement européen comme c’est le cas des candidats-commissaires européens, jamais il n’aurait été accepté », a répondu Olivier Maingain. La faible présence de femmes dans l’exécutif fédéral (4 sur 18) a également été reprochée. « Nous avons fait notre boulot au MR » en alignant deux ministres féminines sur six, a estimé M. Borsus.