Les émissions de CO2 augmenteraient de 50 % d’ici 2030 si les centrales nucléaires fermaient
La fermeture des centrales nucléaires belges pourrait entraîner une augmentation de 50% des émissions de CO2 liées à la production d’énergie d’ici 2030, selon le professeur d’économie Johan Albrecht (UGent – Université de Gand), qui est également membre de l’institut de réflexion Itinera. Cela alors que le gouvernement fédéral et les entités fédérées doivent négocier dans les semaines à venir le Pacte énergétique, qui doit fixer l’avenir de la production d’électricité en Belgique.
D’après la législation actuelle, les centrales nucléaires doivent normalement être mises à l’arrêt en 2025. Le pays sera alors dépendant des énergies renouvelables, des centrales traditionnelles au gaz et de l’importation d’électricité de l’étranger. Avec son livre intitulé ‘Trilemme énergétique’, qui sera présenté officiellement le 19 décembre, Johan Albrecht et Itinera souhaitent offrir un cadre de référence utile et inspirer les décideurs en leur procurant des données scientifiques.
Dans le cadre de cette recherche, le professeur de l’UGent a analysé plusieurs scénarios en cas de fermeture de ces centrales nucléaires. Si toutes sont mises à l’arrêt, comme cela est prévu, les émissions de CO2 liées à la production d’énergie augmenteront de 48 à même 72% d’ici 2030. « La perte de capacité résultant de la fermeture des centrales nucléaires devra être compensée par la construction de nouvelles centrales à gaz. D’autres alternatives, telles que l’énergie solaire ou éolienne, sont dépendantes des conditions météorologiques et ne peuvent pas faire face à la demande », estime-t-il.
En conservant une partie des centrales nucléaires, limitées à 4.000 mégawatts, les émissions de CO2 liées à la production d’énergie diminueront de 13%. Et dans le cadre d’un scénario radical prévoyant une diminution de la demande d’électricité accompagnée d’une forte croissance de la capacité renouvelable, y compris la biomasse, et de la capacité de stockage, ces émissions pourraient même diminuer de 22%. Cependant, chacune de ces situations aura un impact négatif sur le prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises, qui pourrait augmenter de 40 à 100% au cours des treize prochaines années. La discussion sur l’avenir du nucléaire agite les partis de la majorité, la N-VA ayant, au contraire des autres, remis en question cette semaine sa sortie. Les nationalistes flamands n’entendent en effet pas signer un Pacte énergétique prévoyant une fermeture des centrales en 2025.