Le pacte pour un enseignement d’excellence suscite bien des réactions
Si la Ligue des familles le considère comme un bon commencement, l’opposition s’interroge sur la mise en oeuvre concrète des propositions de ce pacte d’excellence.
Un bon commencement, estime la Ligue des familles
« La Ligue des familles salue la reprise de plusieurs balises qu’elle a défendues auprès des acteurs du Pacte (d’excellence) », indique-t-elle vendredi dans un communiqué, en réaction à la présentation effectuée le matin même par le Groupe central, chargé d’élaborer le texte destiné à réformer en profondeur l’enseignement francophone.
Selon la Ligue des familles, « l’intention de gratuité scolaire prend (enfin) forme: le rapport fait référence à une « gratuité complète », mise en place de façon progressive. C’est ce que défend la Ligue des familles depuis de longues années. »
Elle se réjouit également de l’attention portée à l’enseignement maternel. « Le rapport se veut volontariste pour revaloriser ce premier niveau d’enseignement. Il est question de refinancement des personnels et d’un meilleur encadrement. Une excellente chose souvent évoquée dans le passé, mais jamais réalisée. »
La Ligue des familles salue également « des rythmes scolaires plus respectueux de l’enfant » ainsi qu' »un tronc commun qui met l’accent sur l’égalité des chances et une formation commune polytechnique ».
Elle appelle enfin à la transparence sur les étapes de la mise en oeuvre du Pacte, dont le calendrier reste à définir. « La Ligue des familles veillera à ce que ses différents engagements sur l’école – gratuité, qualité de vie, égalité – se concrétisent sur le terrain et soient soutenus par les forces vives: le gouvernement mais également les partis politiques sur le long terme. Nous nous engageons à informer les parents de ce qui va changer progressivement », assure-t-elle.
L’opposition s’interroge sur la mise en oeuvre concrète des propositions
Les partis siégeant dans l’opposition en Fédération Wallonie-Bruxelles ont salué le travail réalisé par le Groupe central (pouvoirs organisateurs, représentants des parents, syndicats) chargé d’élaborer le pacte pour un enseignement d’excellence. Ils appellent à présent le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à mettre en oeuvre les propositions présentées vendredi matin.
« Je suis très admirative », a lancé la cheffe de groupe MR François Bertieaux sur Bel RTL. « Ce pacte d’excellence constitue un consensus remarquable. C’est un tout cohérent qui est assez séduisant et qui réforme en profondeur et avec lucidité notre système d’enseignement. » Cependant, « je suis inquiète. J’ai peur que le gouvernement ne respecte pas cette cohérence et fasse une « shopping list » de mesures qu’il mettra ou pas en oeuvre. »
Mme Bertieaux a également affirmé être « d’une prudence de Sioux » sur le tronc commun proposé jusqu’à l’âge de 15 ans. « Bêtement rallonger le tronc commun dans modification importante à l’intérieur de celui-ci n’aurait aucun sens. »
Écolo a également salué « l’important travail mené par les membres des groupes de travail. Le consensus auquel ils sont parvenus dégage des pistes intéressantes pour l’avenir de notre enseignement. » Les Verts saluent notamment « la volonté de renforcer prioritairement les moyens dédicacés à l’enseignement maternel » et « la mise en place d’un véritable tronc commun valorisant la diversification des apprentissages. » La cheffe de groupe Barbara Trachte regrette toutefois « que l’ensemble des formations politiques n’aient pas été associées à l’élaboration de ce projet. Qu’en sera-t-il demain si un autre majorité prend les commandes de la Fédération? », s’interroge-t-elle dans un communiqué.
De son côté, DéFI attire l’attention sur la situation des écoles francophones situées dans la périphérie flamande de Bruxelles. D’une part, le parti s’interroge sur les conséquences de la suppression du CEB en fin de 6e primaire pour les enfants des écoles des 6 communes à facilités. Il se dit d’autre part surpris « de constater qu’aucune concertation avec la ministre flamande Hilde Crevits n’ait été faite pour arriver à une uniformisation des congés pour les deux Communautés. »