« Le néerlandais est laid, difficile et inutile »
Selon les derniers chiffres de l’administration rapportés par La Libre Belgique, les élèves wallons sont de moins en moins nombreux à choisir le néerlandais comme première langue moderne. Face à ce désintérêt, l’enseignement francophone tente d’inverser la vapeur.
Interrogé par le quotidien De Morgen, Eloy Romero-Muñoz de la Haute École bruxelloise Francisco Ferrer attribue le manque d’intérêt pour le néerlandais à sa réputation déplorable. « Le néerlandais est laid, difficile et inutile. C’est là l’image qu’ont la plupart des élèves wallons de la langue. Aujourd’hui, le meilleur argument c’est que le néerlandais leur permet de trouver plus rapidement du boulot. Mais comme les enfants n’en voient pas l’utilité directe, cela ne suffit pas à les motiver ».
Face à cette défection au profit de l’anglais, l’enseignement francophone tente de débarrasser le néerlandais de son image scolaire et ennuyeuse. Les élèves seront davantage invités à parler néerlandais et les leçons seront moins axées sur l’apprentissage du vocabulaire et de la grammaire.
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La dictature de l’anglais
Le professeur Alex Vanneste (Université d’Anvers), qui constate le même phénomène en Flandre, où il voit les connaissances du français reculer depuis trente ans face à la « dictature » de l’anglais, estime que c’est là une mauvaise idée. Selon lui, c’est justement cet enseignement communicatif qui a sonné le glas de la maîtrise du français en Flandre.
« C’est tromper les enfants. Ils ont trop peu d’heures de français pour le parler suffisamment. Et sans base structurelle – apprendre les mots et la grammaire par coeur – l’enseignement communicatif n’est pas efficace », déclare-t-il au Morgen. Aussi recommande-t-il de miser davantage sur l’enseignement en immersion et d’adapter la formation des enseignants en ce sens. (CB)
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