Le gouvernement veut élargir l’usage des écoutes téléphoniques
Dans la foulée des attentats de Paris, le Premier ministre Charles Michel veut donner un coup d’accélérateur à l’adoption d’un premier paquet de mesures destinées à renforcer l’anti-terrorisme et la lutte contre la radicalisation. Un premier train de mesures devrait être adopté vendredi par le gouvernement fédéral, rapporte L’Echo mardi.
L’une des mesures concerne les écoutes téléphoniques. Le cadre dans lequel les autorités judiciaires peuvent y avoir recours devrait être élargi et, surtout, rendu plus souple afin que des mises sur écoute puissent être pratiquées plus rapidement.
D’autres mesures comme le gel administratif des avoirs des combattants partis à l’étranger ou des modifications légales permettant de déchoir un combattant terroriste de sa nationalité devraient aussi faire partie de ce premier paquet destiné à combattre la radicalisation.
Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) a, pour sa part, affirmé que les économies imposées aux services de renseignement « n’affecteront pas la lutte contre le terrorisme ».
Il faut aussi des mesures en ligne contre le terrorisme
Le ministre de la Justice Koen Geens veut pouvoir faire écouter les conversations téléphoniques de ceux qui encouragent le terrorisme, écrit le Standaard mardi.
La « liste d’enregistrements » actuelle reprend les délits pour lesquels la police peut mettre un suspect sur écoute.
Le terrorisme en fait partie, mais seulement pour sa description classique: la planification, le soutien, le financement ou l’exécution d’un attentat. La définition du terrorisme a été sensiblement étendue. Depuis, le fait de suivre ou de donner une formation dans le but de commettre un attentat est aussi considéré comme du terrorisme, tout comme l’appel au terrorisme et le recrutement. Mais cette extension de la définition n’a pas encore été répercutée dans la loi sur les écoutes téléphoniques.
« Le but est d’ajouter les infractions actuelles en rapport avec le terrorisme à la liste des infractions pour lesquelles des écoutes téléphoniques sont possibles », explique la porte-parole du ministre de la Justice.
Les enquêteurs belges demandent surtout à pouvoir observer les conversations en ligne, vu que les terroristes ne se téléphonent presque plus. La loi doit être adaptée au plus vite, estiment-ils.