La 81e Foire de Libramont a attiré plus de 213.000 visiteurs
La Foire agricole de Libramont, qui se termine ce lundi avant deux jours supplémentaires de démonstrations forestières à Bertrix, a accueilli 213.555 visiteurs, a-t-on appris auprès de ses organisateurs. Malgré les crises qui touchent les secteurs laitier, porcin et bovin, la Foire enregistre en 2015 la troisième meilleure fréquentation de son histoire.
Si le nombre de visiteurs est en léger recul par rapport à l’édition 2014 (-1,08%), qui avait drainé 215.869 visiteurs, il est plus élevé qu’en 2013 (211.722 personnes). Le record absolu date de 2012 avec 219.328 visiteurs.
Les organisateurs ne cachent pas leur grande satisfaction par rapport à cette édition 2015, pourtant marquée par une météo mitigée et dont l’ouverture, vendredi matin, avait notamment été le théâtre d’une manifestation d’une centaine de producteurs laitiers en colère contre la faiblesse des prix du lait.
« La présence internationale et politique a été très importante. Il y a également eu une présence accrue de l’agroalimentaire », souligne la directrice de la Foire, Natacha Perat. Le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, a néanmoins brillé par son absence alors qu’il était attendu vendredi à Libramont.
Quelque 820 exposants étaient présents cette année à Libramont dont le thème était « La forêt prend soin de nous… Prenons soin d’elle! « . Les organisateurs notent une tendance à l’internationalisation des exposants; 25% d’entre eux proviennent désormais de l’étranger.
Si la journée de samedi a drainé moins de visiteurs, en raison d’un temps automnal et de pluies battantes, la journée de dimanche est qualifiée « d’historique », de nombreux visiteurs ayant sans doute repoussé d’un jour leur visite de la Foire.
« Cette année peut également être qualifiée d’année laboratoire: nous sommes en train de préparer la Foire de demain », ajoute Mme Perat. Après la création l’année dernière d’un pôle « santé animale », les organisateurs travaillent à la mise sur pied, dès 2016, d’un pôle « lait ». L’idée de ce pôle sera de « rassembler les différents acteurs pour qu’ils puissent se parler et trouver des solutions ensemble ». Un parcours didactique est également prévu pour le grand public.
Comme toutes les années impaires, la Foire agricole sera prolongée ces 28 et 29 juillet par deux jours de démonstrations forestières dans les bois de Bertrix, commune limitrophe de Libramont. Y seront présentés, en conditions réelles, sur un parcours de 4,2 kilomètres, divers engins de travaux forestiers. Ces deux journées, dont l’invité d’honneur est la « Grande Région » -entité transfrontalière comprenant notamment la Wallonie, le Luxembourg, la Lorraine et la Sarre-, seront également marquées par des concours internationaux de débardage.
En 2013, les précédentes démonstrations forestières avaient attiré 36.612 visiteurs, un record.
L’UNAB travaille à la mise en place d’une organisation de producteurs « porcs bio »
L’organisation de producteurs bio UNAB travaille à la mise en place d’une organisation de producteurs (OP) dans la filière du porc bio, a-t-on appris lundi dans le cadre de la Foire agricole de Libramont.
« L’objectif est de regrouper des producteurs pour avoir une autre approche en matière de commercialisation. La vente directe, c’est bien mais elle a montré ses limites. Les producteurs, pris de manière isolée, sont démunis par rapport aux réalités des marchés », explique Marc-André Henin, producteur laitier bio et vice-président de l’UNAB.
La constitution d’une OP doit aussi donner plus de poids aux producteurs face aux intermédiaires et autres acteurs de l’agroalimentaire.
Actuellement, la Wallonie ne compte plus qu’une vingtaine de producteurs de porc bio, alors qu’ils étaient encore une centaine il y a cinq ans. « Et ils ne sont plus qu’une douzaine à élever plus de 10 porcs bio par an », ajoute Marc-André Henin. Cette douzaine de producteurs a marqué de l’intérêt, à des degrés divers, par rapport au projet d’OP.
Avant de soumettre une demande de reconnaissance officielle de l’OP, diverses étapes doivent encore être menées à bien comme la réalisation d’un état des lieux de la filière. Pour ce faire, l’UNAB collabore avec l’asbl BioWallonie et le centre wallon de recherche agronomique (CRA-W), ce dernier travaillant à la mise en place d’outils censés déterminer avec précision les coûts de production des éleveurs porcins bio. Une telle connaissance permettra aux éleveurs wallons de connaître avec exactitude leur seuil de rentabilité.
A terme, l’UNAB espère la constitution d’OP dans d’autres spéculations de la filière bio, comme le lait, la viande bovine ou le maraîchage. Car si la filière bio a le vent en poupe, poussée par une demande croissante de la part des consommateurs, la situation de nombreux producteurs bio n’est pas forcément rose.
« Il y a moyen de fonctionner autrement et c’est maintenant qu’il faut le faire », conclut Marc-André Henin, tout en évoquant l’exemple du Canada, où le système des organisations de producteurs est très développé à l’échelle de tout le pays. « Contrairement à ce qui se passe en Europe, les éleveurs canadiens parviennent à être rentables sans aides publiques ».