Kazakhgate: des découvertes d’un juge belge non transmises à l’OCRC
Dans l’affaire dite du Kazakhgate, le juge d’instruction bruxellois Jean-Claude Van Espen avait, en 2013 et 2014, posé des actes d’instruction dont les informations n’ont ensuite jamais été relayées par le parquet de Bruxelles à l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC), écrit Le Soir mercredi.
La réquisition de deux banques belges ainsi qu’une perquisition au domicile d’un intermédiaire financier basé à Uccle avaient pourtant donné des résultats probants.
Le parquet de Bruxelles a immanquablement eu copie de ces actes d’instruction transmis à la France, mais ne les a visiblement pas répercutés à l’OCRC belge, dont l’enquêteur ne bénéficiera que des fragments d’informations transmis depuis Paris, indique Le Soir, qui s’interroge sur cet éventuel « manque de coordination stupéfiant ».
Les devoirs d’instruction concernés tournaient autour de versements effectués en août 2010 et septembre 2011 par l’avocate française de Patokh Chodiev, Catherine Degoul, au bénéfice de Jean-François Etienne des Rosaies, via les comptes bancaires d’un Belge, Guy Vanden Berghe.
Une perquisition menée à Uccle en septembre 2014 permettra de saisir une soi-disant convention de prêt non datée s’y rapportant, et Guy Vanden Berghe reconnaîtra ensuite le caractère fictif de ces prêts. Or, pour justifier ces rentrées, Étienne des Rosaies évoque des missions africaines. Il n’a jamais été en Afrique à cette époque, par contre sa carte bancaire montre qu’il a été très actif à Bruxelles en octobre 2010, ainsi qu’en février et mars 2011, période charnière dans le dossier de transaction pénale de Chodiev.
Puisque le juge belge Van Espen avait trouvé trace de l’argent, il restait à chercher quelles activités avaient mené Étienne des Rosaies à Bruxelles, note Le Soir.