Interdiction de rassemblement: « Le plan d’urgence de la N-VA est un fait »
Le bourgmestre d’Anvers Bart De Wever (N-VA) applique le plan de la sécurité de la N-VA, alors qu’il n’est absolument pas repris dans la législation. C’est ce que déclare le juge de paix, Jan Nolf, à l’occasion de l’interdiction de rassemblement à Berchem.
« Ce n’est pas une ordonnance de police, mais un pamphlet politique d’un administrateur autoritaire d’une cité d’état. » Le juge de paix honoraire Jan Nolf n’est pas tendre pour l’interdiction de rassemblement décrétée par le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever (N-VA), à Berchem. La mesure a suivi l’interdiction d’une réunion autour d’une conférence du politique d’extrême droite turc Ali Güler. Son Parti d’action nationaliste comprend les Loups Gris, une organisation d’extrême droite qui aurait commis 694 meurtres en Turquie dans les années septante. L’interdiction de rassemblement est en vigueur jusqu’au 27 mars 2017, à minuit.
« De Wever fait un amalgame des meurtres des Loups Gris dans les années septante, le niveau d’alerte trois, l’affaire Fetullah Gülen et les troubles à Rotterdam. Tout cela lui permet d’appliquer le plan de sécurité de la N-VA, ledit Niveau V, alors qu’il n’est absolument pas repris dans la législation. L’état d’urgence existe donc tel que le veut la N-VA. »
Bart De Wever « fauche très largement » dans les droits fondamentaux du citoyen, estime Nolf. « Et, je cite ‘ en interdisant les actions ou initiatives relatives à la politique intérieure turque’, il ignore la liberté de réunion. Puis-je rappeler que c’est un droit fondamental qu’on ne peut laisser de côté ? »
Mini-ministres de l’Intérieur
Nolf dénonce également le recours aux sanctions administratives. « C’étaient aussi mes critiques contre les SAC. Évidemment que je trouvais et que je trouve qu’il faut sanctionner la petite criminalité. Mais pas de cette façon. On crée une justice parallèle où les droits du citoyen sont ignorés. Ces sanctions administratives sont le levier idéal pour les bourgmestres autoritaires. » De Wever n’est pas le seul à agir de la sorte, souligne-t-il : « Regardez Gand, où Daniël Termont (sp.a) a un jour décrété que les « personnes qui se manifestent comme supporters du Club à travers leurs vêtements peuvent être arrêtées administrativement. » Les bourgmestres se comportent de plus en plus en mini-ministres de l’Intérieur, avec leurs propres tribunal et administration où c’est la parole du bourgmestre qui prévaut. C’est ainsi que sous prétexte de niveau de menace, la séparation des pouvoirs s’affaiblit », conclut Nolf.
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