Il y a de plus en plus de « Tanguy » en Belgique
Le nombre de jeunes de 18-34 ans encore au domicile de leurs parents a remonté de manière régulière depuis 2004, pour atteindre presque le million de jeunes en 2016, pointe l’Institut pour un développement durable dans un rapport publié mardi et qui se concentre sur l’évolution de trois indicateurs socio-démographiques majeurs (logement, revenu des familles et des jeunes, assurance-autonomie).
L’IDD constate une hausse « significativement plus élevée » du nombre de ces jeunes, également appelés « Tanguy », entre 2015 et 2016. Le rapport s’est fondé sur les données du Bureau du Plan qui a récemment publié les perspectives démographiques 2016-2060.
Le nombre de « Tanguy » a baissé de 1991 jusqu’en 2004 pour remonter de manière régulière depuis lors et atteindre 991.444 de jeunes en 2016. L’IDD constate que la hausse entre 2015 et 2016 est significativement plus élevée qu’au cours des années précédentes.
« Le profil d’évolution du nombre de Tanguy est la résultante d’une baisse du nombre de jeunes de 18-34 ans jusqu’en 2005 puis d’une remontée par après et d’une croissance régulière du pourcentage de jeunes restant à domicile », explique l’IDD.
Ainsi, le nombre de ces jeunes s’élevait à 991.444 en 2016 au niveau national (41,5%), contre 952.041 en 1991 (36,6%) et 889.683 lors du « creux » en 2004-2005. Au niveau des Régions, ce chiffre s’élevait à 96.282 à Bruxelles (31,3%) (contre 76.131 en 1991 (30%) et 73.349 lors du « creux »), 562.500 en Flandre (42,6%) (contre 570.997 en 1991 (37,5%) et 529.685 lors du « creux ») et 332.662 en Wallonie (43,6%) (contre 304.913 en 1991 (36,8%) et 283.840 lors du « creux »).
Les pourcentages de « Tanguy » sont différents d’une catégorie d’âge à l’autre. Ainsi, on compte, en 2016, 92,7% de 18-19 ans en Belgique, 71,7% de 20-24 ans, 26,9% de 25-29 ans et 9,4% de 30-34 ans.
Les hommes sont proportionnellement plus nombreux chez les « Tanguy » mais leur part a baissé pour descendre d’environ 59% en 1991 à un peu moins de 56% en 2016.
« Pour les parents concernés, l’allongement des études et/ou de la durée de présence des jeunes au domicile familial après les études (parfois, d’ailleurs, après une première expérience d’autonomie) peut être source de difficultés ou tensions », indique l’institut, qui se demande s’il s’agit là de l’effet des mesures en matière d’allocations d’insertion.
Parmi les autres indicateurs mis en évidence, l’IDD souligne le nombre de personnes âgées seules. Depuis 2000, le nombre de personnes seules de 80 ans et plus est orienté à la hausse dans les trois régions; la hausse est particulièrement marquée en Flandre, plus modeste à Bruxelles. Autre indicateur: la taille moyenne des ménages qui reste stable autour de 2,3 au niveau national. « Ces indicateurs socio-démographiques ont été choisis car ils sont primordiaux en terme de conduite politique sociale », conclut l’administrateur de l’IDD, Philippe Defeyt.