Il n’existe pas de liste fédérale des moyens disponibles en cas d’urgence
Il n’existe pas de liste fédérale des moyens disponibles en cas de plan d’urgence. Chaque centrale 100 dispose de sa propre liste, a expliqué lundi le chef du service aide urgente du SPF Santé publique, Marcel Van der Auwera, devant la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 22 mars.
S’il devait gérer un plan d’intervention médicale à grande échelle, le fonctionnaire a confié qu’il souhaiterait disposer d’une carte des moyens et capacités disponibles. L’élaboration de cette liste n’est toutefois pas aussi aisée qu’il n’y paraît, les différents services 100 du pays ne travaillant pas tous sur la même plate-forme technique. M. Van der Auwera a attiré par ailleurs l’attention de la Conférence interministérielle de la santé sur le fait que les normes hospitalières n’étaient plus fédérales.
A l’instar d’autres intervenants, le fonctionnaire a tiré un bilan positif de l’action des services de secours le 22 mars. « Nous sommes un petit pays mais nous ne sommes pas arriérés. Nous sommes bien organisés et bien structurés », a-t-il expliqué.
Du côté des partis flamands, et particulièrement de la N-VA, la question de l’absence d’un directeur CP-Ops (Command Post-Operations), chargé de coordonner les services de secours, a été soulevée.
Les plans d’urgence prévoient la désignation d’une telle personne mais son absence ne semble pas avoir eu beaucoup de conséquences sur la fourniture des soins médicaux, a expliqué M. Van der Auwera. « Ce sont des suppositions. Le CP-Ops virtuel, le fait que les gens se connaissent, est bien plus important. C’est comme cela que ça se passe dans la pratique le plus souvent, le monde de la médecine d’urgence est très petit ».
Dans un cas, un CP-Ops aurait peut-être été utile, celui de la délimitation d’un périmètre sécurisé. A un moment, les secours ont dû évacuer pour assurer leur propre sécurité. Une concertation aurait peut-être permis d’éviter une telle opération.
« D’une manière purement théorique, je me dis: oui, un CP-Ops, cela aurait été mieux », a reconnu M. Van der Auwera.
La désignation incombait au gouverneur du Brabant flamand, Lode De Witte. « Mais le gouverneur a-t-il jamais su qu’il n’y avait pas vraiment un CP-Ops? » s’est demandé le fonctionnaire.
Il est apparu très rapidement qu’il s’agissait d’un attentat à Zaventem
Dans les minutes qui ont suivi la double explosion à l’aéroport national, il est apparu qu’il s’agissait d’un attentat terroriste, ressort-il de l’audition du chef de la sécurité de « Brussels Airport Company » (BAC), Wilfried Convent.
La survenance de deux explosions dans deux endroits différents du hall des départs, la persistance d’un niveau de menace élevé depuis plusieurs mois, l’actualité des jours précédents (marquée par l’arrestation de Salah Abdeslam, ndlr): ces éléments ne laissaient guère de doute sur la nature des événements. Les bombes ont été déclenchées à 7h58. Vers 8h10, un message a été envoyé par différents canaux vers quelque 140 destinataires pour annoncer l’attaque terroriste à la demande du gestionnaire d’urgence (contingency manager), premier arrivé au centre de crise de l’aéroport, selon le témoignage de M. Convent.
Qui étaient ces destinataires ? Plusieurs députés ont demandé à en recevoir la liste. La question n’est pas anodine puisqu’à plusieurs reprises, le moment du déclenchement de la phase nationale du plan d’urgence par le centre fédéral de crise a fait l’objet d’interrogations. M. Convent suppose que le centre faisait partie des destinataires.
Deux bombes ont explosé. Une troisième a été abandonnée sur un caddie par le troisième terroriste qui a pris la fuite vers Bruxelles. Grâce aux images des nombreuses caméras de surveillance installées dans l’aéroport, elle a été détectée et les services de l’aéroport appuyés par des membres du parquet fédéral ont averti la police et le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs (SEDEE) de l’armée. L’engin a explosé vers 13h30 dans un périmètre qui avait été dégagé, sans faire de blessé mais en causant des dégâts importants.