Grève dans les prisons : Les gardiens rejettent massivement le protocole d’accord
Les agents pénitentiaires des prisons bruxelloises et wallonnes, en grève depuis plus d’un mois, ont largement rejeté lundi le protocole d’accord proposé la semaine dernière par le ministre de la Justice Koen Geens. D’après les statistiques du syndicat socialiste CGSP, 94,7% du personnel a dit « non » aux propositions formulées par le ministre
Les gardiens des prisons de Marche-en-Famenne, Jamioulx, Forest, Tournai, Leuze-en-Hainaut ou encore Namur ont progressivement voté la poursuite de la grève au fil de la journée de lundi. Le personnel pénitentiaire de Dinant et d’Andenne avait déjà rejeté le protocole d’accord la semaine dernière. « Le résultat du vote est sans appel », a commenté Michel Jacobs, secrétaire fédéral de la CGSP-AMiO. « Les agents m’ont remis un mandat clair, démocratique, que je continuerai à défendre. »
Les gardiens des prisons bruxelloises et francophones, en grève depuis le 25 avril, réclament toujours le retour au cadre de personnel en vigueur en 2014 (7.241 équivalents temps plein) et la fin du processus de rationalisation. « Les propositions du ministre n’atteignent pas cet objectif », confirme Michel Jacobs. « S’il nous invite à négocier, j’espère qu’il fera de nouvelles propositions sinon je quitterai rapidement la table des discussions. »
Les agents rejettent catégoriquement le protocole d’accord notamment parce que l’engagement de statutaires complémentaires n’est pas assuré jusqu’à la fin de la législature, précise Laurence Clamar, secrétaire permanente CSC Services publics. « La situation sera réévaluée dans un an et demi, nous n’avons donc aucune certitude. » La décision de ne pas payer le salaire minimum garanti aux agents grévistes a également suscité « de la colère et un sentiment de révolte », poursuit la syndicaliste. « Il s’agit d’une attaque forte et mal perçue. L’objectif est de casser la grève. »
La semaine dernière, les syndicats et le ministre de la Justice avaient abouti à un protocole d’accord comprenant notamment l’engagement de 480 statutaires supplémentaires, dont 386 agents pénitentiaires, soit 75 en plus que ce qui figurait dans le protocole du 6 mai, accepté en Flandre mais rejeté par les gardiens francophones.