ENQUETE EDITION DU LIVRE – DROIT DE REPONSE DE M. Alain Van Gelderen et de la société Renaissance SA
Dans un article publié dans l’édition du 1er février 2018 du Vif / L’Express intitulé Italique »Les drôles de comptes de l’éditeur » ou « Les drôles de comptes de Renaissance du livre« , l’on peut lire toute une série d’allégations non-fondées et d’inexactitudes à mon encontre ainsi que notamment à l’encontre de la société Renaissance SA travaillant sous la dénomination « Renaissance du livre », dont je suis l’administrateur délégué ainsi que d’autres sociétés dont je suis ou j’ai été actionnaire ou gérant. Sur six pages, j’ai relevé 27 erreurs sur un peu moins de 30 allégations me concernant.
De telles allégations portent indiscutablement atteinte à notre réputation et nous causent un préjudice qu’il importe de réparer par toutes voies de droit, dont notamment le présent droit de réponse.
L’article en question est notamment basé sur des passages d’une interview qui a duré plus de deux heures et dont les propos ont été déformés ainsi que sur de prétendus témoignages anonymes dont le contenu est contesté.
Je ressens par ailleurs cet article comme une attaque sur ma personne et les sociétés que j’approche dans le secteur de l’édition.
Je souhaite par conséquent profiter du présent droit de réponse pour rectifier l’ensemble ou à tout le moins l’essentiel des inexactitudes contenues dans cet article qui dresse un portrait très sombre de ma personne et de vous expliquer que je suis avant un tout un homme d’affaires qui a, entre autre, pour objectif de relancer des entreprises en difficulté ou dans un secteur difficile et cela tout en restant dans les limites de la loi. Il convient en outre de faire cesser la confusion entre la personne physique et les sociétés et leurs patrimoines respectifs.
Renaissance n’est pas en mauvaise posture à la suite du départ de Pierre Kroll, lequel n’a rien avoir avec la réorganisation judiciaire de Renaissance
Premièrement, il convient de rétablir la vérité quant à Pierre Kroll. S’il est vrai et incontesté que cet auteur écoule en principe un nombre conséquents d’ouvrages / agendas sur une année, cela ne signifie pas pour autant que cela a permis à Renaissance d’engendrer des bénéfices (importants).
Comme expliqué lors de l’interview, chiffres à l’appui, en vertu de son contrat Pierre Kroll percevait un pourcentage très significativement plus important sur la vente de ses ouvrages que n’en bénéficient les auteurs habituellement. A ces coûts variables, s’ajoutaient des coûts fixes conséquents tels que le droit à une assistante dédicacée, des frais d’impression, de graphisme et de promotion (spot télé, présentoirs, insertions publicitaires), de sorte qu’au final, entre 2010 et 2015, Renaissance n’était que légèrement bénéficiaire et la dernière année dégageait une perte d’exploitation de 25.000 EUR.
Ainsi, comme cela avait été pourtant très clairement expliqué lors de l’interview, le départ de Pierre Kroll vers une autre maison d’édition, ne met pas Renaissance dans une mauvaise posture, ce qui rend d’autant moins compréhensible l’insistance dans l’article sur le risque économique lié au départ de Pierre Kroll.
La réorganisation judiciaire de Renaissance est clôturée et n’était pas liée à sa situation financière quotidienne
A cet égard, il est en outre faux de lier le départ de Pierre Kroll à la requête en réorganisation judiciaire déposée par Renaissance le 9 juin 2017. En effet, cela est anachronique et non pertinent.
Tout d’abord, il semble utile de revenir sur la notion et le cadre légal entourant une réorganisation judiciaire.
L’article 16 de la loi sur la continuité des entreprises prévoit que « la procédure de réorganisation judiciaire a pour but de préserver, sous le contrôle du juge, la continuité de tout ou partie de l’entreprise en difficulté ou de ses activités ». La procédure peut être ouverte dès que la continuité de l’entreprise est menacée, à bref délai ou à terme, et lorsque tout, ou partie, de son activité est susceptible d’être maintenue. Il y a donc des conditions légales strictes à respecter.
La procédure en réorganisation judiciaire offre une seconde chance aux entreprises en difficulté afin de leur permettre de poursuivre leurs activités et de conserver des emplois. Elle veille aussi à trouver un équilibre entre les intérêts des différents acteurs économiques, qu’ils soient tiers ou créanciers.
Par conséquent, lorsque Renaissance ou une des autres sociétés que j’administre entre en réorganisation et que le juge y fait droit, c’est que les conditions légales sont remplies. En outre, si tous les créanciers de ces sociétés ne sont pas totalement payés, c’est tout simplement parce que le plan, qui a été homologué, prévoit une réduction de la créance due, ce qui est légal et validé par le juge et la majorité au moins des créanciers.
La première réorganisation judiciaire de Renaissance menée en 2010 visait à sauver l’entreprise et à assurer son retournement (suite à son rachat à cette époque à RTL). Ceci fût largement réussi pendant sept ans puisque chaque année l’entreprise clôtura en positif, doublant ses fonds propres sur sept ans, le motif de la seconde réorganisation judiciaire est donc différent.
En effet, le fonds de commerce de Renaissance avait été donné en garantie à la banque KBC pour garantir le crédit bancaire d’une autre société détenue par les mêmes actionnaires, la Caravelle, société immobilière. Or lorsque le locataire des bâtiments, la société Tondeur Diffusion qui avait pourtant payé ses trois premiers mois de loyers, a arrêté ses paiements locatifs en septembre 2016 la banque a dénoncé le crédit, avec pour corollaire la prise du fonds de commerce de la société tierce qu’est Renaissance en avril 2017. Prendre le fonds de commerce signifie avoir le droit de prendre les créances et donc les encaisses.
La requête en réorganisation judiciaire en cascade de Renaissance le 9 juin 2017 avec les deux autres sociétés immobilières (la Caravelle et l’Immobilière du Four à Briques) était inévitable mais absolument pas liée à sa situation financière quotidienne.
Le plan a été homologué et la réorganisation clôturée par jugement du tribunal de commerce du Brabant wallon le 6 novembre 2017, publié au moniteur belge le 27 décembre 2017 et appartient désormais au passé.
En toute hypothèse, je tiens à souligner qu’aucune des sociétés auxquelles je suis liée et qui a été en réorganisation judiciaire n’a jamais été condamnée pour le motif « de faire participer artificiellement certaines sociétés du même groupe au vote ». De plus la jurisprudence est claire, le vote des sociétés liées étant parfaitement autorisé.
En ce qui concerne la société Libris Agora, ni Renaissance, ni moi-même ne sommes concernés dans la mesure où j’ai cédé mon mandat de gérance 14 mois avant la faillite, soit en septembre 2016, avec publication dans la foulée en décembre 2016.
Toutefois, il est exact que j’ai a accompagné le premier volet de la réorganisation judiciaire à titre de conseil et que j’ai rencontré une seule fois le jugé délégué. A ma connaissance et contrairement à ses dires, le juge délégué de Libris Agora n’a jamais eu d’autres contacts avec le Management de Libris Agora et la première réorganisation judiciaire s’est vue non homologuée à la suite de son rapport négatif qui était basé sur une compréhension erronée de l’évolution des ventes. Mon seul autre contact est d’avoir sollicité la récupération des stocks de livres mis en dépôt par Renaissance et qui m’a été refusée alors que la clause de réserve de propriété avait été activée. J’apprends par cet article qu’une information judiciaire me viserait. Soit mais à ce jour je n’ai pas été contacté. De même que je n’ai pas été contacté par la curatrice de Libris Agora.
En reprenant les allégations proférées dans l’article, il convient de reprendre point à point les éléments avancés qui sont inexacts dans leur ordre d’apparition. Nous ne pouvons être tenu responsables pour la longueur de cette partie, les erreurs et malveillances recensées étant fréquentes.
Chapitre 1 : origines
Je suis tout d’abord surpris de lire que je serais interdit d’antenne chez RTL. Je n’ai jamais fait d’antenne dans aucun media et n’ai pas eu envie d’en faire. Une telle prétendue interdiction n’a donc pas de sens.
En outre, je tiens à préciser que des auteurs issus de RTL sont des auteurs chez Renaissance et que RTL a diffusé les spots télé pour promouvoir les albums de Kroll, de sorte que Renaissance ou moi-même n’est clairement pas personae non grata chez RTL. Une telle affirmation n’est donc pas fondée.
En ce qui concerne la société De Rouck Geomatics, il est exact que cette société a reçu à l’époque un avertissement de l’autorité des marchés, à savoir la FSMA, suite à une publication diffusée avec quelques jours de retard. Ce type d’avertissement est cependant fréquent, de nombreuses entreprises cotées ont ainsi été averties.
L’article indique que la société De Rouck Geomatics (dénommée depuis le 26 août 2015 Europublidis) ne tient plus qu’à un fil et se réfère à une opinion négative du réviseur sans en reproduire le contenu. Or le réviseur indique seulement ne pas pouvoir se prononcer sur la capacité financière de la société, note des litiges à résoudre et que la société a adapté ses règles d’évaluation. L’opinion négative du réviseur est la suivante : ‘A notre avis, en raison de l’omission de l’information concernant le point dont il est fait état au paragraphe ‘motif de l’opinion négative’, les comptes annuels donnent une image fidèle du patrimoine et de la situation financière de la SA DerouckGeomatics (…)’ !
D’autre part, concernant la réorganisation judiciaire de Renaissance en 2010, il faut savoir que lorsque je l’ai rachetée, la société était en faillite virtuelle, perdant 100.000 EUR par mois, avec 4 millions de dettes et un personnel démotivé. Il convient de retenir que la procédure de réorganisation a fonctionné et l’entreprise a été sauvée ainsi que ses emplois. En outre, faire référence à la citation de l’imprimeur italien n’est pas pertinent dans la mesure où il a été débouté.
Chapitre 2 : appétits et rappel des spécificités du secteur de l’édition en Belgique
Il importe de revenir et recadrer les différents investissements.
Tout d’abord, comme expliqué à la journaliste, il faut comprendre comment fonctionne le secteur de l’édition en Belgique. Peu d’éditeurs francophones, un marché envahi par la concurrence de l’édition française qui distribue en Belgique via ses propres distributeurs, occupant plus de 90 % des parts de marché, des points de ventes en santé financière délicate, tiraillés entre l’indexation des coûts de fonctionnement quotidiens et un prix unitaire du livre quasi invarié depuis plus de dix ans, perdant des volumes de ventes du fait de la montée en puissance d’Amazon (25 % de parts de marché) et du fait de l’expansion des chaînes concurrentes qui se focalisent sur un nombre réduit de livres, principalement les best-sellers.
Dans ce contexte de mutation profonde des canaux de ventes dans un marché apparaissant comme stable en surface, et du fait de la faiblesse croissante de ses canaux historiques avec une faible probabilité de compenser les ventes perdues chez Amazon, le secteur de l’édition en Belgique rencontre des difficultés pour promouvoir ses productions locales.
Une seconde difficulté du secteur est que les revenus sont tardifs, il s’écoule parfois neuf à dix mois entre la première dépense et la première encaisse. En d’autres termes, plus un éditeur produit, plus il préfinance. C’est donc un secteur à priori très capitalistique, mais où les rendements sont faibles et aléatoires (une mauvaise saison étant toujours possible que ce soit par de mauvais choix éditoriaux où la conséquence d’éléments exogènes comme les attentats). Il est dès lors quasi impossible d’y attirer des capitaux pourtant grandement nécessaires.
Pour survivre, et maintenir un pallier de coûts fixes unitaire minimal, la concentration des acteurs s’avère alors inévitable.
C’est ainsi que dès 2012, le Management de Renaissance a choisi d’intégrer horizontalement d’autres maisons d’édition afin d’augmenter les volumes et par conséquent de réduire la part de coûts fixes au sein de chaque ouvrage.
Dans ce contexte a lieu la première acquisition : la société André Versaille Editeur en septembre 2012. En réalité, 65 % des parts (630/ 970 actions) sont acquises auprès de Monsieur Ephraïme Asael (dit André Versaille) (et non 96,1% comme indiqué dans l’article) pour un montant de 5.000 EUR et le solde est acquis pour 1 euro symbolique à la société de droit français Actes Sud qui avait perdu le double de sa mise de départ en 2 ans.
Consciente des risques économiques, Renaissance acquiert toutefois André Versaille Editeur en vue de rehausser son prestige éditorial.
La société de gestion Carpe Diem d’Ephraïme Asael signe alors son contrat de prestation avec André Versaille Editeur et non avec la maison-mère Renaissance.
Sur le premier semestre 2013, Monsieur Ephraïme Asael facturera six mois de prestations, en prestera trois et n’atteindra que 20% du chiffre d’affaires anticipé. En trois mois, Renaissance épongera un montant de 75.000 EUR des dettes d’André Versaille Editeur avant de se rendre compte que cette maison était un puits sans fond.
En tant qu’unique administrateur d’André Versaille Editeur à l’époque, Monsieur Ephraïme Asael, lancera une procédure en réorganisation judicaire en juin 2013 pour nettoyer les comptes et surtout geler ‘la masse inconnue des créanciers non relevée dans la comptabilité’. Puis, se rendant compte des difficultés inhérentes à un tel processus judiciaire, il prendra peur et disparaîtra pendant un an,…ne réapparaissant que pour citer la société André Versaille Editeur et, à titre accessoire, Renaissance, pour paiement de ses indemnités de sortie alors que c’est lui qui a quitté les lieux sans prester.
Renaissance qui n’avait signé aucun contrat de prestation de services avec Monsieur Ephraïme Asael, fût condamnée à lui payer le solde de ses prestations sur trois ans. Contestant ce jugement très surprenant, s’étant abstenue de se défendre sur cet aspect qui ne la concernait pas, Renaissance fût contrainte d’aller en appel devant la Cour d’appel de Bruxelles.
Ensuite, en 2014, Renaissance acquis les Editions Naimette. Cette acquisition fût un choix judicieux, même si le prix dû être partiellement renégocié du fait d’un passif supérieur aux éléments annoncés. Un accord transactionnel fût trouvé et aucun litige en justice n’en a résulté, contrairement à ce que laisse entendre l’article.
Par ailleurs, face au risque lié à l’arrivée alors imminente de la tabelle et ses conséquences dramatiques sur la distribution, le Management a tenté d’intégrer verticalement un distributeur, l’objectif étant de maîtriser mieux l’aval en contrôlant sa diffusion.
Pour ce faire, les actionnaires de Renaissance acquirent la SDLC. En situation de quasi faillite à son rachat, les actionnaires avec l’aide de la banque KBC injectèrent tout d’abord 3 millions d’euros dans l’entreprise, sauvant au passage les 46 emplois, avant d’augmenter encore leur investissement.
Une fois payées les dettes issues du précédent Management, la SDLC perdit 80% de sa clientèle qui ne renouvela pas les contrats de distribution, préférant distribuer la Belgique au départ de la France, ce qui est une décision logique quand on connaît la surcapacité des plateformes de distribution françaises, mais incorrect au regard des engagements pris. Difficile de croire que le cédant n’était pas au courant de ce risque.
Chapitre 3 : chutes et rebondissements
Face à cette situation ingérable, le Management n’eut d’autre choix que de céder l’activité de SLDC à un tiers, Tondeur Diffusion qui repris les activités de diffusion puis de distribution et occupa alors les locaux de La Caravelle, société Immobilière portant le prêt KBC. La SDLC, vidée de sa substance, à l’exception notable d’un contrat de distribution avec Tondeur Diffusion, fût alors mise en faillite la veille du vote des créanciers et n’eut donc pas l’occasion de savoir si son plan pouvait ou non être homologué.
En ce qui concerne la librairie de Neupré, exploitée par la société Libris Agora son emplacement était effectivement mauvais. Je n’étais aucunement impliqué dans la gestion quotidienne. Le nouveau Management décida de fermer ce site et de développer les livres d’occasion, à meilleures marges, mais qui n’offraient pas d’intérêt pour Renaissance, laquelle démissionna alors de son mandat d’administrateur en septembre 2016.
L’article mentionne une créance à l’égard de Dominique Leblan, ancien propriétaire de La Caravelle. Cette créance est contractuellement échue en 2020 et n’est donc pas actuellement exigible. Il est exact qu’elle est par ailleurs contestée, ce qui sera expliqué devant les tribunaux. De plus, cette créance est depuis très nettement diminuée.
Il est également mentionné que Jean-Philippe Tondeur, repreneur de SLDC au travers de sa société Tondeur Diffusion, s’estime grugé.. Cette remarque est étonnante dans la mesure selon laquelle il a acheté l’activité de diffusion pour l’Euro symbolique et l’activité de distribution au curateur de la SDLC, et non pas aux actionnaires de Renaissance. En outre, il convient de signaler que Jean-Philippe Tondeur a perdu ses quatre premières actions en justice. Il convient aussi de signaler que dans son rapport de gestion 2016, Tondeur Diffusion clôture ses activités en boni, en mentionnant le rachat des activités de distribution et de diffusion sans se plaindre aucunement d’avoir été grugé.
Comme déjà mentionné, Monsieur Ephraïme Asael a bénéficié d’un jugement positif dans la mesure où Renaissance ne s’est pas défendue. L’affaire est en appel et Renaissance entend bien faire valoir ses arguments, à savoir absence de contrat de prestations de services, départ volontaire unilatéral de Monsieur Ephraïme Asael, absence de préavis presté…
Chapitre 4 : impayés
Comme déjà expliqué, aucune des sociétés dont je suis actionnaire ou administrateur n’a pour objectif d’être étiquetée de mauvais payeur. Comme dans toute PME, il y a parfois des retards de paiement qui s’expliquent en raison du fonctionnement du secteur décrit ci-avant ou des rabais sur certaines créances en cas d’homologation d’un plan dans le cadre d’une réorganisation judiciaire en vue de sauver une entreprise.
En ce qui concerne Xavier van Vaerenberg, ancien collaborateur indépendant de Renaissance, le paiement a été effectué dans les délais. Il s’agit d’une simple péripétie de la vie des affaires mise inutilement en exergue dans l’article incriminé.
En ce qui concerne Carine Russo, qui aurait manifestement aimé ne pas être citée, ses droits sont élevés, ce qui signifie que son livre s’est très bien vendu. En sortie de réorganisation, beaucoup de clients ayant profité de son affaiblissement passager pour ne pas honorer leurs créances, Renaissance a sollicité auprès de Carine Russo un plan d’apurement. La dernière tranche de ce plan a été payée le 5 février 2018 au lieu du 31 janvier 2018. Son nom n’aurait donc pas dû se retrouver dans cet article.
Tous les auteurs ont été payés ainsi que le signalent du reste trois auteurs prestigieux cités dans l’article.
Les soi-disant 24 auteurs impayés (Elie Barnavi, Lambeau, Djalili…) sont les auteurs que Monsieur Ephraïme Asael n’a jamais payés, pendant sa propre gestion les 5 années qui ont précédé l’acquisition de la société André Versaille Editeur par Renaissance le 31 décembre 2012. Renaissance n’a jamais contracté avec aucun des ces auteurs qui appartiennent à une autre maison d’édition. Il convient de relever que lorsque Renaissance y a eu accès, ces auteurs n’émargeaient pas à la comptabilité de la société André Versaille Editeur, aucune attestation de droits les concernant n’ayant été entrée en comptabilité. Il est vrai que cette partie de gestion relevait de la compétence de Mr Asael.
L’auteur anonyme repris dans l’article a cité Renaissance pour obtenir des droits sur les ouvrages pilonnés. Bien évidemment l’affirmation reprise dans l’article selon laquelle les chiffres auraient subitement changé face au refus d’un second ouvrage constituent une allégation absurde dès lors que l’auteur anonyme a signé ses accords sur ses droits les trois années qui ont suivi la mise en rayons de son ouvrage et que l’intégralité des ces droits lui a été payée.
Chapitre 5 : soupçons et vérité
Concernant les procédures en réorganisation judiciaire et la justice, les allégations sont très dommageables.
Sous-entendre que les comptes seraient truqués est une accusation grave et qui, indirectement, nie le fait que ces comptes ont préalablement été audités par un expert indépendant qui a imposé des écritures rectificatrices avant de les attester officiellement ce qui engage sa responsabilité personnelle, puis revu par un juge délégué et qu’enfin il est répondu aux questions très précises des avocats adverses sur les points perçus comme étant litigieux, avec si besoin l’option de la nomination d’un mandataire de justice pour les vérifier.
Nier le sérieux avec lequel cette procédure est suivie sans étayer ses allégations, permet au Vif de créer un effet de halo négatif sans s’exposer factuellement sur l’un ou l’autre élément.
Pour les rares exemples cités, je relève à chaque fois des inexactitudes ou erreurs graves :
- « 209 créanciers perdront de l’argent ». Ce chiffre est étrange dans la mesure où la première réorganisation d’Europublidis comptait déjà plus de 300 créanciers;
- « rien d’illégal mais rien d’habituel ». L’article porte un jugement moral qui n’a toutefois jamais été considéré comme recevable devant un tribunal. Le texte de la loi est clair, une réorganisation judiciaire ne peut avoir lieu que tous les trois ans. Ce n’est qu’après sept ans que Renaissance a été contrainte de recourir de nouveau à cette procédure. L’esprit de la loi a donc toujours été respecté ;
- L’e-mail envoyé à la salariée Anne W.: Cet argument a également été employé devant les tribunaux de Nivelles par Ephraïme Asael. Or c’est bien lui qui était l’administrateur de la société au moment du dépôt de la réorganisation judiciaire. Renaissance n’a en effet aucun pouvoir de gestion à cette époque… ;
- Les dettes de VD Drukkerij seraient gonflées dans la réorganisation judiciaire de Renaissance avec à l’appui les dires d’un expert indépendant. Ceci est très très grave. Pour information, la société VD Drukkerij est un des principaux imprimeurs du pays, est auditée par un réviseur externe et son manager est connu et très respecté en Flandres. La créance élevée est la conséquence du fait que l’actionnaire de VD Drukkerij est aussi actionnaire de Renaissance, et donc VD Drukkerij octroie des facilités de paiement depuis des années. Il est regrettable que le Vif n’ait pas jugé nécessaire de contacter VD Drukkerij pour vérifier ses informations. Il faut également souligner que l’expert anonyme (?) cité par le Vif avait déjà relevé cette question dans une procédure à Nivelles où, pour ce point précis comme pour tant d’autres, Ephraïme Asael avait été débouté ;
- SDLC : les éléments cités sont inexacts, les personnes et les montants cités ne faisant pas partie de la liste des créanciers de la réorganisation judiciaire… ;
- Le texte devient confus, les décomptes ne sont pas clairs aussi il convient de rectifier : dans les réorganisations judiciaires de Renaissance, mais aussi de La Caravelle et de l’Immobilière du Four à Briques, ce sont les créanciers extérieurs et sans lien avec les actionnaires qui ont orienté le vote, pas les créances liées directement ou indirectement aux actionnaires. En d’autres termes, les actionnaires n’avaient pas le pouvoir de modifier le vote.
Chapitre 6 : Justices
La construction de l’article me présentant comme un individu peu honnête, un homme d’affaires dur qui ne connaît qu’un gagnant ou un perdant (), un escroc paraît-il, que la justice poursuivrait de ses assiduités… Il s’avère que cette description est non seulement profondément malveillante mais surtout totalement infondée.
Au-delà de ces médiocrités contre lesquelles il nous fallait réagir, propres à ce monde très particulier de l’édition où les haines corses sont monnaie courante, où les rivalités sont souvent personnelles, il est clair que Renaissance reste avant tout une magnifique maison d’édition que j’ai à coeur de défendre.
Certes, le métier est difficile, la trésorerie un combat permanent. Tous les collaborateurs, graphistes, auteurs, traducteurs… sont toujours payés mais souvent tardivement et je le regrette. Le modèle est ainsi fait que les premières recettes arrivent plus de neufs mois après l’engagement des premiers frais, ce qui complique la gestion de trésorerie.
Mais à côté de ces combats quotidiens, ce métier est passionnant. Les auteurs valent la peine de voir leurs idées défendues. En cette période où l’instantanéité remplace trop souvent l’analyse, l’édition du livre est un des derniers media qui offre un espace de liberté aux auteurs, pour exprimer l’intégralité de la complexité de leurs convictions. Elle a un rôle essentiel. Sentiment un peu vieillot, il nous arrive d’être fiers d’avoir publié telle ou tel auteur. C’est pour ces moments-là qu’il nous faut continuer.
Le métier est ardu mais la tâche est belle et la survie de Renaissance du Livre me semble plus que jamais nécessaire.
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