Des organisations juives et musulmanes développent des activités communes
Le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) et le collectif « Initiatives citoyennes pour un islam de Belgique » (ICIB) veulent développer des actions et activités communes pour recréer du lien entre les communautés juive et musulmane de Belgique, ont-ils annoncé lundi lors d’une conférence de presse.
Alors que le CCOJB fédère une quarantaine d’associations et jouit d’un large soutien au sein de la communauté juive de Belgique, l’ICIB est une nouvelle plateforme créée à l’initiative d’organisations et de citoyens en réaction à l’attentat contre Charlie Hebdo. « Nous représentons une tendance de plus en plus forte parmi les musulmans de Belgique. Pour faire face à l’angoisse et aux menaces venues de l’étranger, nous devons nous serrer les coudes », explique Khalil Zeguendi, membre de l’ICIB.
Les deux organisations estiment que l’importation des conflits étrangers en Belgique, et en particulier du conflit israélo-palestinien, constitue un obstacle au vivre-ensemble entre les communautés juive et musulmane. « Les précédentes initiatives pour un rapprochement entre les deux communautés ont toujours butté sur des éléments étrangers », regrette Serge Rozen, le président du CCOJB. « Cette fois, nous veillerons à ne pas importer ici les conflits du Moyen-Orient. »
Le CCOJB et l’ICIB veulent également lutter ensemble contre le racisme, qu’il s’agisse d’antisémitisme ou d’actes anti-musulmans. Ils se disent préoccupés par « l’augmentation chez nous des actes antisémites ‘ordinaires’ tels que les insultes, les menaces et les brimades qui sont le fait d’une minorité de jeunes musulmans de Belgique ». Le radicalisme islamiste « est un fléau qui nuit aux musulmans et qui constitue une menace pour notre société démocratique », poursuivent-ils.
L’ICIB invite dès à présent juifs et chrétiens à le rejoindre pour la fête de l’Aïd qui célèbre la fin du Ramadan le 17 juillet. Le CCOJB lancera des invitations similaires pour des fêtes juives. Les deux organisations espèrent également développer des projets avec des écoles. Pour le reste, le programme des activités communes n’est pas encore connu. « Nous ne nous connaissons plus. Apprendre à connaître l’autre culture sera donc notre préoccupation centrale », avance toutefois Serge Rozen.