Etienne Dujardin
Des députés belges ont soutenu le djihadiste Oussama Atar : On touche le fond !
La polémique enfle de jour en jour, il faut se pincer pour y croire, mais malheureusement on ne rêve pas. Les députés belges Genot (Ecolo), Ikazban (PS) et El Khannouss (CDH) ont soutenu lors d’une manifestation en 2010 à Bruxelles, Oussama Atar, aujourd’hui cerveau présumé des attentats de Bruxelles.
De nombreuses vidéos de ces soutiens circulent sur internet. On entend lors du rassemblement, auquel ont participé ces députés, des slogans comme « Libérez Oussama », « Oussama est simplement membre d’une ONG et a été arrêté injustement ». On entend critiquer encore et encore l’Etat Belge qui ne ferait pas son travail diplomatique. On entend un député signaler que sans les lois anti-terroristes et l’obsession du « tout-sécuritaire », Oussama Atar n’en serait pas là…
Si en 2010 Oussama Atar n’était pas encore la personne la plus recherchée d’Europe, il n’en demeure pas moins que ce n’était pas non plus un ange. Le député Georges Dallemagne (CDH) avait d’ailleurs eu la lucidité de ne pas soutenir ce dossier malgré diverses demandes et il faut l’en féliciter.
S’il serait trop facile de reprocher aux députés d’avoir participé en tant que telle au lobbying de ce djihadiste encore méconnu en 2010, certaines carences dans leur attitude méritent au moins des excuses, voire une démission. Voilà toute la différence par rapport aux autres politiques mêlés dans le dossier. En effet, le plus grave n’est pas d’avoir participé à ce genre de rassemblement, même si au vu des éléments, il fallait être naïf pour prendre Oussama Atar pour un simple membre d’une ONG. Ce qui est inacceptable, c’est que ces trois députés se sont permis des propos virulents à l’encontre de la Belgique et sa diplomatie. Un pays qui selon eux ne traiterait pas ses ressortissants de la même manière.
Trois du0026#xE9;putu0026#xE9;s belges ont soutenu Oussama Atar, aujourd’hui cerveau pru0026#xE9;sumu0026#xE9; des attentats de Bruxelles. On touche le fond !
Certaines associations feraient bien de se remettre également en question. On pense au MRAX et à La Ligue des droits de l’Homme. Dans un autre dossier problématique qu’a dénoncé, la semaine dernière ,la députée Viviane Teitelbaum (MR), à savoir celui d’Ali Aarraas condamné pour terrorisme et qui jouit lui aussi d’un lobbying politique extrêmement curieux. Le Président du MRAX, Carlos Crespo déclare : « Le désintérêt total manifesté envers le sort d’Ali Aarrass est emblématique d’une certaine xénophobie d’Etat. » Rien que cela…Pour La Ligue des droits de l’Homme, Ali Aarrass est traité comme « citoyen de seconde zone« , ce qui est évidemment totalement faux et la Belgique respecte scrupuleusement la Convention de la Haye et les règles liées à la double nationalité. Ces deux associations jouissent d’un financement public extrêmement important et ne tiendraient pas très longtemps sans elles, cela implique des droits et des devoirs.
Des questions sont aujourd’hui à poser. Peut-on continuer à subsidier des associations tellement partisanes ? Ne doivent-elles pas elles aussi rendre des comptes de la façon dont elles exercent leur mission dont l’utilité n’est pas remise en question mais bien la façon de l’exécuter.
La Ligue des Droits de l’Homme s’insurge souvent contre la « violence policière » mais je ne l’ai jamais vue proposer son soutien pour des actions en justice en faveur de policiers qui étaient victimes de pierres ou d’agression grave lors de manifestation. Ce genre de deux poids deux mesures me gênent. Si la Ligue souhaite être totalement libre de ses actions ou de sa politique qu’elle refuse tout soutien public, cela me semblerait plus cohérent.
Le but de mon propos n’est pas de refaire l’histoire mais de préparer l’avenir. On le voit bien, on ne peut plus continuer avec les mêmes recettes du passé. Des erreurs ont été commises par les uns et par les autres et personne ne peut le nier. Cependant, il est temps de tirer les leçons de nos erreurs et de nos lâchetés. On entend toujours le slogan suivant : « Il faut rester uni, la division serait la victoire des terroristes islamistes ». C’est vrai, mais l’unité n’implique pas de reproduire les erreurs du passé. L’unité n’implique pas de donner raison à une minorité bienpensante qui a failli depuis 30 ans et qui voudrait continuer à dominer le débat culturel malgré son échec magistral. Faire l’unité c’est comme le rappelait si bien hier le Roi du Maroc : « Faire front contre les obscurantistes et les fanatiques ».
L’Atargate que nous connaissons actuellement n’est en fait que le résultat d’une course au communautarisme promue par certains et complètement en décalage par rapport aux volontés de la population. On ne peut qu’être étonné lorsque l’on constate les différences entre certains élus belges et français issus de l’immigration. En Belgique on a l’impression que plusieurs élus ne sont sur les listes que par simple électoralisme sans adhérer toujours à l’ensemble des valeurs du parti qu’ils représentent. Le CDH en a déjà eu l’expérience dans le dossier Ozdemir.
En France même si là non plus tout n’est pas parfait, émerge quand même à gauche comme à droite, des élus courageux, talentueux, je pense à Rachida Dati à Malek Boutih et tant d’autres, qui luttent de manière remarquable contre le communautarisme et qui par leur travail permettent de renforcer l’unité nationale au lieu de la fracturer. C’est de cela qu’il faudrait s’inspirer. Ils proposent avec une voix forte et légitime de briser un certain nombre de tabous dans différents domaines, ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons traverser la période difficile que nous vivons.
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