De Croo: des discussions « ouvertes, franches et libres » avec les responsables congolais
Le ministre belge de la Coopération au développement, Alexander De Croo, a assuré mardi avoir eu au cours des derniers jours des discussions « ouvertes, franches et libres » avec des responsables congolais « pour voir comment, ensemble, nous pouvons améliorer le sort de la population » en République démocratique du Congo (RDC).
Il réagissait ainsi à des propos tenus par le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende Olamanga, qui a très mal pris les critiques portées samedi par M. De Croo contre les mesures prises par le régime du président Joseph Kabila à la suite de violences le mois dernier contre une révision de la loi électorale. « Nous sommes choqués. Parce que nous avions cru avoir tourné cette page avec l’inénarrable M. (Karel) De Gucht (un ancien ministre des Affaires étrangères, lui aussi libéral flamand, connu pour ses critiques à répétition des dirigeants congolais au point de provoquer une grave crise entre Kinshasa et Bruxelles, ndlr). Et voilà un nouveau De Gucht qui se profile à l’horizon », a affirmé M. Mende à la RTBF. De son côté, l’ancien ministre PS de la Coopération au développement, Jean-Pascal Labille, a réprouvé mardi, sur les ondes de La Première (RTBF), la franchise de son successeur, « Hier (lundi, ndlr), j’ai parlé à sept ministres congolais différents, dimanche nous (M. De Croo et son collègue des Affaires étrangères, Didier Reynders), avons vu le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda. Nous avons eu avec eux tous un entretien constructif et nous avons pu les regarder droit dans les yeux. Pendant des discussions il a, entre autres, été question de la situation des droits, tout comme d’autres éléments qui peuvent contribuer à la poursuite du développement du peuple congolais », a rétorqué M. De Croo depuis Goma, dans l’est de la RDC. Jeudi, au dernier jour de leur visite en RDC, les deux ministres belges doivent rencontrer à Kinshasa le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon et sans doute le président Joseph Kabila.
M. De Croo souhaite continuer à aider les réfugiés en RDC et leur réinstallation
Le ministre belge de la Coopération au développement, Alexander De Croo, s’est engagé mardi à plaider en faveur de la poursuite de l’aide en faveur des réfugiés de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’une visite au camp de déplacés Mugunga, entre Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est) et Saké. « Nous allons plaider auprès de nos partenaires internationaux pour que suffisamment de fonds (aillent) aux camps de réfugiés, mais aussi en faveur de fonds pour des campagnes d’accompagnement et de (ré)installation », a-t-il affirmé. Je vais, en Belgique et auprès de nos partenaires internationaux, porter le message que fermer les camps ne signifie pas que l’aide peut être arrêtée. Les réfugiés qui rentrent chez eux ou (vont) vers un autre endroit du pays veulent, doivent recevoir de l’aide pour faire la jonction au cours des premiers mois », a ajouté M. De Croo. Selon lui, la situation de sécurité doit permettre de rendre un retour possible et « les engagements sur une action militaire contre les FDLR (les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de Libération du Congo réfugiés dans les Kivu depuis vingt ans) doivent entrer en vigueur. Au moment où M. De Croo s’exprimait, l’armée congolaise venait de lancer mardi une opération, attendue depuis des semaines, contre les rebelles hutu rwandais réfugiés dans la province voisine du Sud-Kivu, promise depuis des semaines, mais sans le soutien des Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC (Mosusco). M. De Croo et son collègue des Affaires étrangères, Didier Reynders, en visite conjointe en RDC depuis samedi ont réitéré au cours des derniers jours leur appel à la poursuite des opérations contre les groupes armés locaux et étrangers présents dans la région, dont les FDLR. M. De Croo a aussi réclamé des efforts dans la lutte contre les trafics en tout genre qui financent ces groupes armés.