Charles Michel officiellement candidat à la présidence du MR
Le ministre de la Coopération au développement sortant Charles Michel a officialisé dimanche soir sa candidature à la présidence du MR.
L’information révélée sur Twitter par Alain Destexhe a été confirmée dimanche soir par le chef de file des libéraux francophones au parlement bruxellois Vincent De Wolf et, ensuite, par la porte-parole de Charles Michel, interrogée à ce sujet.
Selon Vincent De Wolf, la lettre de candidature « très motivée » est parvenue aux mandataires du MR à 21h30.
Au cours des dernières semaines, les expressions publiques de soutien de plusieurs membres du MR (e.a. Denis Ducarme, Willy Borsus, Françoise Bertieaux, Richard Miller,…) à l’égard du ministre sortant de la Coopération laissaient planer plus de doutes sur le moment de cette annonce que sur la candidature elle-même de Charles Michel.
Selon la porte-parole de Charles Michel, celui-ci a tenu à d’abord porter son acte de candidature à la connaissance des militants, via les mandataires et les présidents de section, raison pour laquelle il leur a adressé son courrier dimanche soir avant de s’adresser la presse.
Charles Michel se veut le candidat du rassemblement et du débat Charles Michel a présenté lundi à la presse sa candidature à la présidence du MR, qu’il veut rassembleuse et porteuse de débats participatifs.
Celui qui, après la défaite électorale du MR aux régionales de 2009, a emmené ceux que d’aucuns ont qualifié de groupe des « rebelles » au sein du MR a choisi la Maison des parlementaires -« lieu de débat »- pour présenter sa candidature à la presse.
Charles Michel, qui devient ainsi le premier candidat avoué à la succession de Didier Reynders, souhaite une organisation interne au MR mettant les militants, mandataires locaux et parlementaires « au coeur des décisions ». Sa campagne, dit-il, sera d’ailleurs « participative ».
Ce juriste de formation (ULB, université d’Amsterdam) et avocat inscrit au barreau de Bruxelles dit s’inscrire dans le « projet fondamental du MR » et le récent manifeste élaboré par Didier Reynders et Richard Miller, tout en annonçant sa volonté « d’approfondir et améliorer certains thèmes ».
C’est ainsi qu’il place les réformateurs au « centre-droit » de l’échiquier politique face à « trois partis de gauche », en axant son programme sur l’innovation (enseignement, recherche et formation), la cohésion de la société (retraites, neutralité de l’Etat respectueuse d’une liberté de conscience à déployer dans la sphère privée, interculturalité organisée autour des droits et devoirs, incompressibilité de certaines peines, etc) et la vitalité démocratique (mode de scrutin davantage majoritaire et plus direct, etc).
« Nous avons des positions nettes sur l’autorité de l’Etat, la justice et la sécurité, mais aussi une volonté de cohésion qui ne laisse personne au bord du chemin », a résumé le fils de Louis Michel qui fut le promoteur du « libéralisme social ». « Lui c’est lui, moi c’est moi, être son fils n’est ni une qualité ni un défaut, jugez-moi sur mes qualités propres », a répondu Charles Michel à une question d’un journaliste à ce propos.
Ancien ministre wallon des Affaires intérieures (2000 à 2004) avant d’être porte-parole du MR (2004 à 2007), Charles Michel fait de la prospérité de la Wallonie une condition du succès de l’avenir de la Belgique, de même que l’alliance Wallonie-Bruxelles. Le FDF est à ses yeux un « atout » pour un MR « francophone ».
« Dans un mouvement politique où plusieurs voix s’expriment, il nous faut définir nos positions en interne avant de communiquer », a-t-il cependant fait remarquer à propos de la diversité du Mouvement.
Charles Michel -bientôt 35 ans- s’est également adressé en particulier aux jeunes générations, qui « ne doivent pas être vues comme des problèmes potentiels ». « Ils incarnent l’espérance d’une génération empreinte de rêves, que le MR doit leur permettre de mieux appréhender ».
L’ensemble de son programme – une trentaine de pages – sera envoyé aux militants lorsque les instances du mouvement auront défini les modalités précises du scrutin, dans le courant de la semaine prochaine, a-t-il précisé.
Ces instances ont déjà convenu que le nouveau président devra être installé avant le 13 février, à moins que des élections législatives anticipées ne suspendent le processus, mais Charles Michel dit ne pas croire en cette éventualité « si les partis qui se sont prononcés contre respectent leur parole ».
Conformément à une décision du bureau exécutif du MR, le nouveau président devra être installé au plus tard le 13 février prochain.
Depuis les élections de juin 2009 et l’échec du MR, le parti a été déchiré par une lutte intestine opposant les partisans d’une nouvelle élection à la présidence du parti, regroupés au sein d’un groupe dit « Renaissance » dans lequel on retrouve notamment Charles Michel, et d’autres qui ont défendu le maintien de Didier Reynders à la tête des Réformateurs, conformément à l’élection interne de 2008.
Le Vif.be, avec Belga
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