CETA: Demotte exclut tout feu vert francophone avant le sommet de jeudi
Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte a exclu mercredi tout feu vert des francophones belges sur le CETA avant le sommet prévu entre l’UE et le Canada ce jeudi à Bruxelles pour signer l’accord commercial.
Interrogé sur l’avancée des négociations par les députés Hélène Ryckmans (Ecolo) et Jacques Brotchi (MR) lors de la séance des questions d’actualité de la plénière du Parlement mercredi après-midi, M. Demotte, retenu au comité de concertation organisé au même moment, a fait savoir par l’entremise du ministre de la Jeunesse Rachid Madrane qu’il ne donnerait pas son feu vert sans que le Parlement ait pu préalablement examiner le compromis final.
« Le gouvernement (de la Fédération) souhaite que le débat démocratique se poursuive au Parlement et que le Parlement s’exprime sur les évolutions du dossier », a communiqué M. Demotte. « Il est donc bien trop tôt pour parler d’un quelconque accord. Ce qui compte maintenant est que la Belgique puisse reprendre le contact avec les institutions européennes sur les bases de demandes claires correspondantes au contenu des résolutions parlementaires ».
Au printemps dernier, le Parlement de la Fédération avait demandé au gouvernement Demotte de refuser sa délégation de signature au fédéral pour signer le CETA au nom de la Belgique et de ses entités fédérées. Une position réaffirmée dans une seconde résolution adoptée début octobre.
« La décision d’octroyer les pleins pouvoirs ne sera donc pas encore prise aujourd’hui, et ne le sera certainement pas sans que le Parlement ait eu l’occasion de se forger une opinion précise », a-t-il ajouté. « Dans ces conditions, la tenue du sommet UE-Canada ce jeudi est clairement impossible ».
Pour M.Demotte, les deux résolutions précitées constituent « le fil rouge des positions défendues au nom de la Fédération Wallonie-Bruxelles » lors des négociations actuelles.
Selon lui, celles-ci ont pour but de « traduire les demandes du Parlement » et d’obtenir « les garanties nécessaires par le biais de différents documents tels que des déclarations des institutions européennes », a-t-il encore précisé.
Ces déclarations du ministre-président de la Fédération interviennent alors que gouvernement fédéral et entités fédérées ont repris mercredi après-midi leurs négociations sur le projet de traité commercial entre l’UE et le Canada que les entités francophones du pays rejettent en l’état.