Centrales nucléaires: Les incidents se sont succédé en décembre
Marche – arrêt, marche – arrêt: il ne s’est presque pas passé un jour sans que les centrales nucléaires belges fassent parler d’elles durant le mois de décembre de l’année écoulée. Petit rappel.
L’incident le plus récent remonte à samedi soir. Peu après 18h00, le réacteur nucléaire Doel 1 s’est mis automatiquement à l’arrêt. La cause est un problème au niveau de l’alternateur, selon la porte-parole d’Electrabel pour le site de Doel. Doel 1 avait été reconnecté au réseau électrique le 30 décembre dernier, après la décision du gouvernement fédéral de prolonger de 10 ans la durée de vie des réacteurs Doel 1 et Doel 2.
Mis en service en 1975, ces réacteurs parmi les plus vieux de Belgique étaient initialement prévus pour durer quarante ans, mais des adaptations ont été apportées en vue de les faire fonctionner jusqu’en 2025.
Doel 2 a été redémarré la veille de Noël. Avant son redémarrage, Doel 1 était à l’arrêt depuis février 2015.
Doel 3 a été mis à l’arrêt dans la nuit du 24 au 25 décembre en raison d’une fuite d’eau survenue dans un générateur de la partie non nucléaire de la centrale. Le réacteur venait de reprendre son activité après un arrêt, qui avait duré du 26 mars 2014 au 21 décembre dernier, dû à la découverte de microfissures dans sa cuve en acier. Electrabel espère le faire redémarrer le 6 janvier.
Doel 4 tourne à pleine puissance, mais cette centrale a aussi fait parler d’elle car elle a été victime d’un vraisemblable acte de sabotage le 5 août 2014 dans sa partie non nucléaire. En 37 minutes à peine, la centrale avait perdu 65.000 litres d’huile. Les turbines, qui tournaient dès lors « à sec », ont subi d’importants dégâts. A l’arrêt le temps des réparations, Doel 4 est redevenu opérationnel le 19 décembre 2014. En janvier, on a appris qu’une trentaine de travailleurs, principalement des sous-traitants, n’avaient plus le droit d’accéder à la centrale ni même au site. L’enquête judiciaire est toujours en cours mais aucun suspect n’a été interpellé.
L’autre site nucléaire belge, celui de Tihange près de Liège, n’a pas non plus été épargné par les incidents le mois dernier.
Le réacteur Tihange 1 s’est automatiquement arrêté le 18 décembre à la suite d’un incendie dans une partie non nucléaire de la centrale. Il a pu redémarrer plus d’une semaine plus tard, le 26 décembre.
Tihange 2, le deuxième réacteur dont la cuve en acier est microfissurée, est à nouveau exploité depuis le 14 décembre. Il était hors service depuis fin mars 2014. Tout comme Doel 3, Tihange 2 avait une première fois été arrêté durant l’été 2012, lorsque les microfissures avaient été découvertes. Ces réacteurs avaient ensuite redémarré puis été remis à l’arrêt le temps de tests complémentaires. Les microfissures en question, de l’épaisseur d’un papier à cigarette, sont dues à des bulles d’hydrogène présentes depuis la construction des deux cuves.
L’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) a autorisé Electrabel à procéder au redémarrage de Doel 3 et Tihange 2 le 17 novembre dernier.