Attentats de Bruxelles: la situation du secteur aérien se normalise peu à peu
L’aéroport de Bruxelles-National relève doucement la tête, un mois après les attentats meurtriers qui ont frappé la capitale le 22 mars dernier. Brussels Airport accueille actuellement 430 vols par jour, ce qui correspond à presque deux tiers de sa capacité normale.
La gare de l’aéroport de Zaventem est quant à elle toujours fermée, mais des alternatives sont à l’étude auprès des autorités compétentes. Du côté des aéroports régionaux, le grand rush est passé et la situation se normalise peu à peu.
Un mois après les attentats, le plus grand aéroport du pays se redresse progressivement. Brussels Airport gère actuellement 430 vols par jour en moyenne, ce qui correspond à presque deux tiers de sa capacité normale de 700 vols.
L’aéroport national travaille en outre d’arrache-pied à la réouverture du hall des départs, qui ira de pair avec l’implémentation de mesures de sécurité supplémentaires. Dans le courant du mois de mai, une centaine de comptoirs d’accueil – sur les 180 au total – devraient être opérationnels, en plus des 36 situés dans la structure temporaire.
Brussels Airport espère pouvoir tourner à nouveau au maximum de sa capacité d’ici la fin juin. Après les attentats, le premier vol commercial à avoir décollé depuis le tarmac bruxellois est un avion de la compagnie Brussels Airlines, dont l’aéroport de Zaventem est le port d’attache. Il s’est envolé le 3 avril, à 13h42, pour la ville portugaise de Faro. Pour l’occasion, l’avion décoré à l’image de l’oeuvre de René Magritte a été choisi. « C’est un symbole de la Belgique et un signe d’espoir », avait alors déclaré Bernard Gustin, CEO de la compagnie belge. Les jours suivants, la capacité de l’aéroport n’a cessé d’augmenter grâce à une infrastructure de check-in temporaire.
Cette dernière a permis à Brussels Airport d’assumer 800 passagers en partance par heure. Les voyageurs, qui atterrissent à Bruxelles, empruntent quant à eux le chemin normal vers le hall des arrivées, qui n’a pas été impacté par les attentats.
La gare de l’aéroport de Zaventem est actuellement toujours fermée. Celle-ci n’a pas subi de dégâts mais son accès au hall des départs est fortement endommagé. « La SNCB, Infrabel, les services de sécurité et l’aéroport étudient ensemble les alternatives possibles qui garantissent également la sécurité des voyageurs », a indiqué la SNCB à l’agence Belga jeudi.
En attendant, la société des chemins de fer belges conseille à ses voyageurs de prendre le train jusqu’à la gare de Zaventem (village). De là, les navetteurs peuvent ensuite prendre gratuitement un des bus De Lijn, qui relient la gare de Zaventem à l’aéroport. Les aéroports régionaux d’Anvers, Ostende, Charleroi et Liège ont joué un rôle crucial pendant la fermeture de l’aéroport de Brussels Airport.
Un mois après les attentats, ces aéroports sont toujours partiellement sollicités, mais la situation se normalise progressivement. A l’aéroport de Liège, 15.092 mouvements d’avion (qui comprennent les arrivées et les départs) supplémentaires ont été comptabilisés. « En nombre de voyageurs, cela correspond à quelque 130.000 passagers en plus pour 23 jours de diversion », a indiqué à l’agence Belga Christian Delcourt, porte-parole de l’aéroport liégeois.
A l’heure actuelle, l’aéroport wallon assure encore plusieurs liaisons des compagnies aériennes Thomas Cook, Air Europa et Iberia. « Le jour des attentats, 13 avions ont été déviés vers l’aéroport de Bierset afin d’aider Belgocontrol à vider le ciel belge. Le lendemain, une vingtaine d’avions ont atterri sur le tarmac liégeois. Ensuite, à partir du 24 mars, Brussels Airlines a décidé de baser 10 de ses avions à Liège.
D’autres compagnies aériennes ont également sollicité l’aéroport, ce qui fut un vrai défi logistique et organisationnel pour nous », a commenté Christian Delcourt. La sécurité au sein de l’aéroport a été assurée pour un sous-traitant. « Aucun problème particulier n’a été rencontré. Au contraire, des portiques à rayons x ont été très rapidement mis en place. » Si l’impact économique a été positif durant cette période de crise, l’aéroport liégeois dit ne pas connaître la stratégie à venir des compagnies aériennes.
Du côté de l’aéroport de Charleroi, entre 25 et 30 vols supplémentaires par jour ont été gérés du 23 mars au 7 avril, ce qui correspond à quelque 8.000 passagers en plus quotidiennement. « Même si j’aurais préféré que ça ne se passe pas, je suis fier que l’ensemble du personnel de l’aéroport ait pu traiter les 30% de voyageurs supplémentaires. Je tiens à souligner l’excellente gestion qui a été faite par les équipes et les nombreuses heures supplémentaires qui ont été assurées par nos membres, en solidarité avec Bruxelles et afin de traiter au mieux les clients aériens », a déclaré à Belga Jean-Jacques Cloquet, le patron de l’aéroport de Charleroi.
Durant la période post-attentat, l’aéroport wallon a connu un record historique d’affluence avec 35.000 passagers en un jour. Aujourd’hui, l’aéroport accueille toujours des vols supplémentaires, entre autres de la compagnie à bas-coûts Ryanair mais en nombre nettement inférieur (plus ou moins 30 vols supplémentaires par semaine) par rapport à ce que la situation a pu être le mois dernier. « Aujourd’hui, c’est un ‘peu plus calme’ même si on a encore récemment dû faire face aux perturbations aériennes provoquées par le mouvement social chez Belgocontrol », souligne Jean-Jacques Cloquet. En Flandre, près de 1.000 vols supplémentaires ont été assurés à Anvers et Ostende. « La fermeture de l’aéroport de Brussels Airport, à la suite des attentats, a entraîné environ 450 vols supplémentaires à Anvers et 500 à Ostende », a indiqué mercredi Marcel Buelens, le CEO des firmes qui exploitent les aéroports. Brussels Airlines a déployé des appareils AVRO à Anvers. Jetairfly, quant à elle, a déployé de plus grands avions à Ostende où la piste est plus longue. L’augmentation des vols a nécessité l’embauche de personnel de sécurité supplémentaire. Il a ici été fait appel à du renfort venant de France et d’Allemagne car il y avait « une pénurie de ce type de main d’oeuvre en Belgique ». Actuellement, des vols supplémentaires sont toujours opérés depuis Ostende. A l’aéroport d’Anvers, la situation s’est par contre normalisée depuis le retour de Brussels Airlines à Zaventem.
Les compagnies aériennes – qui se sont repliées sur les aéroports régionaux au moment des attentats – reprennent progressivement du service à l’aéroport de Zaventem. La compagnie aérienne Brussels Airlines, qui avait dévié ses vols vers les aéroports régionaux d’Anvers et Liège pour les vols européens et de Francfort et Zurich pour les vols intercontinentaux, vole aujourd’hui à 80% de ses capacités. « Des vols sont désormais assurés pour toutes les destinations du catalogue de la société », souligne le porte-parole Geert Sciot.
Cela dit, pour certaines destinations, la fréquence des vols est moindre qu’avant les attentats. L’entreprise n’a pas encore pu déterminer les conséquences financières des événements mais continue à viser la croissance de son trafic passager cette année. Peu avant les attentats, l’entreprise avait en effet annoncé son premier bénéfice net depuis 2010. « Nous maintenons les investissements prévus (qui doivent aussi aboutir à 240 nouveaux emplois, ndlr) et l’objectif d’augmenter le nombre de passagers cette année », a souligné Geert Sciot. Les compagnies aériennes Jetairfly et Thomas Cook ont quant à elles dévié environ 160.000 voyageurs sur un mois de temps. Au jour d’aujourd’hui, Jetairfly assure trois quarts de son plan de vol normal depuis l’aéroport de Zaventem. « Le reste des vols est toujours pris en charge par l’aéroport d’Ostende », explique le porte-parole de Jetairfly Hans Vanhaelemeesch. « Depuis les attentats, 620 vols ont été déviés, ce qui représente quelque 91.700 passagers », précise-t-il. En ce qui concerne Thomas Cook Airlines, 35% du trafic est toujours assuré depuis l’aéroport de Liège. Le porte-parole Koen Van den Bosch a fait savoir que plus de 400 vols ont été déviés, soit quelque 70.000 clients. La compagnie a organisé les semaines précédentes plus de 1.200 navettes en bus entre Bruxelles et Liège.
Belga