55% = le niveau des dépenses publiques par rapport au PIB
« Les dépenses publiques ont augmenté jusqu’au niveau indécent de 55% du PIB. » Bart De Wever, dans son discours de la fête flamande, le 11 juillet 2013.
« Ce chiffre est correct », reconnaît l’économiste Etienne de Callataÿ. Il figure d’ailleurs dans les statistiques d’Eurostat. Notre pays ne détient toutefois pas le record : le Danemark, la France et la Finlande nous précède au classement. « Mais il n’y a pas de seuil fatidique !, précise de Callataÿ. C’est un autre travers que l’on constate souvent dans l’utilisation des statistiques. Un exemple ? L’euro franchi la barre des 1,40 face au dollar : comme si cela allait changer la face du monde par rapport au niveau précédent de 1,39… Avec des dépenses publiques au-delà des 50% du PIB, nous ne sommes pas nécessairement dans une zone dangereuse. La meilleure preuve, c’est qu’il vaut peut-être mieux vivre en Danemark ou en Finlande qu’en Grèce. A priori, un tel niveau est plutôt un signe de développement que de sous-développement ! »
L’expression de Bart De Wever, qui estime ce chiffre indécent, s’inscrit donc dans une vision idéologique très libérale, qui veut couper les dépenses publiques. En outre, ajoute l’économiste, c’est une donnée relative, car tout dépend des politiques menées. « Les allocations familiales sont enregistrées dans les dépenses publiques, les cadeaux fiscaux aux familles sont considérés comme des non-recettes. Or, l’effet est le même. »
Le dossier intégral dans le Vif/L’Express de cette semaine :
– les autres chiffres contestables
– l’avis des experts
– les techniques de manipulations
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